Une mission pour le moins...entrainante

Voilà, j'étais maintenant en train d'exécuter ma toute première mission mais disons que l'ambiance était...sombre et électrique, en particulier pour moi car c'était justement moi la principale source d'origine de cette tension, quelque peu palpable. Si l'on me demande pourquoi une telle ambiance, je répondrai que j'étais dans une colère noire et que dès que la mission sera terminée, la Congrégation devra se trouver un autre Intendant car ce dernier ne serait alors plus de ce monde tellement mon envie de le tuer était plus qu'importante. Et même si cela faisait déjà quelques heures que nous avions quitté la Congrégation, Delfixyon m'avait accompagnée bien sur et Zima ne me quittait pas, je n'avais toujours pas réussi à me calmer et cela allait encore durer un moment si l'on rajoute le fait que je n'étais pas la seule dans cet état là. La raison de cette colère pour une simple mission? Non, ce n'était pas qu'une simple mission étant donné que nous devons nous rendre à un bal, où on ne trouvera que des nobles, mais en plus de cela, car je pense que je l'aurai largement supporté mais comme il y avait sans doute un mais dans cette histoire...Delfi et moi devons jouer un couple de fiancés!

Pour essayer de comprendre davantage, revenons quelques heures en arrière, bien avant qu'on nous appelle pour la mission et que je fasse ma crise de nerfs. Voilà déjà une semaine que j'avais intégré la Congrégation et j'avais finalement réussi à m'adapter à cet endroit car même s'il me paraissait effrayant au début, j'ai finalement trouvé le lieu calme et quelque peu sécurisant. J'avais encore du mal à croire que tout cela pouvait être réel mais cela ne me dérangeait pas autant que je l'aurai cru même si cela faisait, tout de même cinq ans que je vivais seule et principalement à l'extérieur que dans un bâtiment. Mais je pense que mon plus gros choc reste encore lorsque j'ai rencontré Delfixyon pour la première fois et que j'ai découvert cette étrange ressemblance de caractère entre lui et moi alors qu'à l'origine il nous considérait comme des ennemis, Zima et moi, et que je cherchais à m'enfuir. Cependant, je n'étais jamais parvenue à comprendre la raison pour laquelle je l'avais sauvé des Akumas, bien que j'avais fini par me rendre à l'évidence que ce n'était pas pour rembourser ma dette, non je sais qu'il y avait autre chose mais je ne savais ce que cela pouvait être.

Cependant, ce changement n'aura pas retiré ma méfiance et ma froideur avec les gens et on l'aura très vite remarqué au cours de cette semaine passée au sein de la Congrégation et je me retrouvais très souvent seule, ce qui ne me gênait pas vraiment. De plus, les gens ne semblaient pas se rendre compte que tout cela n'était qu'un masque, cachant mon véritable visage que je ne montre qu'à très peu de personnes: Delfixyon et Komui. Oui, malgré le coup que je lui ai donné la première fois, j'ai finalement réussi à m'entendre avec lui et je ne me montre sous cet aspect que lorsqu'il me convoque seule ou en présence de Delfi, je reste froide dans le cas contraire. C'était idiot de ma part, de réagir comme ça, mais depuis le temps, je joue à ce jeu et on ne m'a jamais reproché quoi que ce soit là-dessus, donc je n'ai pas la moindre envie de cesser les choses. De plus, cela m'évite d'avoir quelques problèmes même si je fais quelque peu peur aux Traqueurs et avoir demandé à Zima de se transformer une fois, avait achevé de les faire l'éviter. Rares étaient ceux qui essayaient encore de me parler et de vouloir nouer une amitié avec moi mais disons que ce n'était pas moi qui les faisais flancher mais plutôt mon camarade Delfixyon.

Oui, je le remarquais assez souvent d'ailleurs: dès qu'un garçon essayait de s'approcher de moi et de me parler, je pouvais toujours sentir le regard froid de mon camarade sur cette personne et une aura meurtrière l'entourer. Est-ce qu'il serait...jaloux? Je ne sais pas mais son comportement avait tôt fait de m'intriguer mais je n'osais jamais lui demander pourquoi il agissait ainsi et surtout, pourquoi avec moi, uniquement? En y repensant, je n'avais pas l'impression que cela soit uniquement dans cette situation qu'il m'observait même si je n'avais pas la moindre preuve là-dessus. En effet, lorsque je ne trouvais pas le sommeil, je sortais de ma chambre et me dirigeai vers la salle d'entrainement, que je savais déserte vu qu'on était au milieu de la nuit, en compagnie de Zima et je me mettais à danser ou à chanter, selon mon humeur et mon envie. Je faisais cela pendant quelques heures, une ou deux, et lorsque la fatigue me prenait enfin, je retournais dans ma chambre pour m'endormir. Cela avait duré un moment avant que je ne me mette à ressentir la présence de quelqu'un d'autre qui m'observer mais dès que je m'arrêtais et regardais la porte, il n'y avait personne et même Zima, qui grognait dès qu'elle sentait quelqu'un, n'avait pu me dire qui c'était.

On arrive alors au jour de la mission qui était une journée comme une autre: ma matinée avait surtout été de manger un peu et de me reposer, évitant comme d'habitude d'être avec quelqu'un d'autre, puis j'étais partie dans la petite forêt à côté de la Congrégation afin de permettre à Zima de faire un peu d'exercice sous sa forme activée. Pendant une heure, elle courrait et sautait partout tandis que j'essayai de rester concentrer pour éviter de devoir tomber dans l'inconscience, ce qui allait plutôt bien, pour le moment. Après l'avoir laissé ainsi pendant une heure, Zima retrouva sa forme de louveteau car je commençais à avoir mal à la tête et je préférai donc m'arrêter et en rester là, pour le moment. Après quoi, nous étions retournés à l'intérieur du bâtiment car je ne pouvais pas empêcher mon ventre de me signaler qu'il était l'heure de manger et que ma compagne devait être dans le même cas. J'étais donc en route pour me diriger vers la cafétéria où je pouvais voir déjà un bon nombre de personnes attablées, en train de discuter et de rire, chose que je ne pouvais pas m'empêcher de trouver curieux vu que cela faisait bien longtemps que j'avais cessé de rire et j'avais perdu l'habitude d'entendre quelqu'un rire.

Mais alors que cela allait bientôt être mon tour, je vis alors un golem noir se diriger vers moi et j'entendis alors la voix de l'Intendant me disant qu'il m'attendait dans son bureau, il fallait qu'il me parle. J'étais curieuse de savoir ce qu'il voulait me dire mais j'étais aussi dépitée car cela voulait dire que je n'allais pas pouvoir manger, ce que je trouvais assez pénible, en soit. Je pris alors la direction du bureau de l'Intendant Komui en compagnie de Zima et je ne mis pas longtemps à m'y rendre avant de me retrouver devant la porte et de frapper à cette dernière avant d'entrer dès que je reçus l'autorisation. Je remarquais alors, avec surprise, que Delfixyon était là aussi, assis sur le fauteuil en face du bureau de l'Intendant et je ne tardai pas à m'approcher pour m'installer sur le fauteuil, Zima montant à son tour pour s'installer sur mes genoux. C'est alors que je finis par demander calmement:

" Vous nous avez demandés, Komui? "

Ce dernier hocha la tête et commença à nous expliquer qu'il allait nous confier une mission, qui était de retrouver une Innocence se trouvant dans la maison d'un homme de la noblesse, riche et qui ne gâchait pas son temps de séduire les femmes qu'il jugeait très belles. Le seul moyen de récupérer cette Innocence était de se rendre dans la maison de ce noble, qui y donnait un bal dans la soirée, et qu'il était nécessaire de se glisser parmi les invités de cette soirée. Il rajouta qu'une personne, travaillant à la solde de la Congrégation, ne vivait pas très loin de la maison et s'occuperait de les aider à s'habiller afin qu'ils puissent être considérés comme nobles. Jusque là, je ne fus pas aussi surprise, je me disais même que cette première mission serait amusante et très intéressante mais il n'avait pas terminé et ce qu'il me dit me figea d'un coup. Que venait-il de dire...? En plus de devoir jouer le rôle de nobles, Delfi et moi devrons être un couple de fiancés?! C'était une blague et elle était de très mauvais goût! Mais lorsque je compris que Komui était plus que sincère, je me redressai d'un coup et explosa complétement:

" Alors là, Komui, je te jure que lorsque je reviendrai, je te massacre et te donne en pâture à Zima! Je veux bien accepter d'être déguisée en une noble mais je serai loin de faire l'écervelée et il est hors de question que je fasse, en plus, le rôle d'une fiancée! "

Puis, sans attendre la moindre réponse en retour, je sortis de la pièce en claquant la porte avec une force incroyable, faisant trembler les murs tellement j'y avais été fort.

Et maintenant, nous étions en train de marcher dans les rues de Londres, cherchant l'adresse de la personne travaillant pour la Congrégation et qui nous aiderait donc à porter une tenue adéquate pour le bal où nous devons aller. J'espère vraiment que cette soirée n'allait pas mal finir et que les ennuis n'allaient pas commencer.

Cela faisait maintenant une semaine que Leïlan était arrivée à l'Organisation, elle était toujours aussi froide avec les gens, ce qui ne m'étonnait guère. Elle était un peu plus décontractée avec moi cependant, me parlant de temps à autres, elle avait finalement noué une sorte de confiance avec moi alors qu'à l'origine, nous étions ennemis. Comme quoi, tout peut changer.

Je dois avouer que cette semaine aura été l'une des meilleures que j'ai passé à la Congrégation, pendant toutes ces années j'avais été seul et je ne me contentais que de m'entraîner. Je ne parlais à personne et personne ne me parlait, enfin quand je dis personne, il est vrai que quelques personnes s'étaient risquées à venir me parler mais ma froideur avec eux les avait fait bien vite abandonner. Mais voilà, cette semaine je ne m'étais intéressé qu'à une seule personne, Leïlan. Quand quelques garçons venaient lui parler, je ressentais une sorte de mécontentement et les faisais vite s'en aller. Je ne supportais pas qu'ils s'approchent d'elle, c'était assez égoïste venant de ma part.

Souvent, le soir, je vais m'entraîner dans la salle d'entraînement car celle-ci est vide à cette heure ci et je ne voulais pas être déranger, je préférais m'entraîner seul. Mais quelques soirs, je pouvais entendre des pas s'approcher de la salle d'entraînement, je me cachais donc pour ne pas que l'on me remarque et aussi pour reprendre l'entraînement une fois la personne partie. Mais ce n'était cette fois-ci pas une personne inconnue qui venait dans cette salle, c'était Leïlan.

Je me demandais ce qu'elle pouvait venir faire ici à cette heure là, c'est pourquoi je ne bougeais pas et regardais attentivement. C'est là que je la vis commencer à danser et à chanter, ce qui m'étonnais énormément venant d'elle, elle qui était si froide avec les autres, ne parlant que si c'était nécessaire, c'est comme si elle évacuait tout ce qu'elle contenait en elle en chantant et en dansant. J'étais ébloui, elle dansait parfaitement bien, j'avoue que mon jugement n'était peut être pas objectif mais cela restait le miens, elle était magnifique lorsqu'elle dansait. J'étais tellement absorbé que je ne pense pas avoir fais attention à son chant pendant tout ce temps. Elle se retournait de temps en temps, j'essayais de me cacher le mieux possible même si cela restait assez compliqué, je me demande encore si elle m'a remarqué ce jour là.

Puis, aujourd'hui, je fus convoqué dans le bureau de Komui, je m'étais assis sur le siège devant lui pour l'écouté quand Leïlan entra dans la pièce puis vint s'asseoir sur un autre siège. Leïlan demanda à Komui le pourquoi de notre convocation et Komui répondit qu'il s'agissait d'une mission visant à récupérer une Innocence se trouvant dans la maison d'un noble, enfin c'est ce dont j'ai fais attention, il a surement donné quelques détails supplémentaires mais je m'en fichais, c'était surement un grand défaut mais je détestais perdre mon temps dans des détails inutiles.

Enfin, il y avait bien un détail dont j'étais obligé de prêter attention, c'était qu'il fallait que l'on participe à un bal organisé par le noble et qu'il fallait, pour s'introduire dans ce bal, se faire passer pour un couple fiancé. Cette idée me choqua, surtout venant de Komui, ce n'était pas vraiment dans son habitude de demander ce genre de choses. Enfin, de mon côté, j'étais heureux intérieurement à cette idée, enfin moi je l'étais mais ce n'était pas le cas de Leïlan ce qui me blessa légèrement, même si je ne pense pas que c'était dans le sens que je l'entendais. Leïlan s'énerva contre Komui d'une façon violente, ce n'était plus la Leïlan calme que je connaissais, j'en avais presque peur.

Quelques temps après, nous étions dans la ville où nous devions nous rendre, Londres. J'avais oublié le détail que Leïlan m'expliqua lors du voyage qu'il fallait trouver une personne faisant partie de la Congrégation qui nous aiderait à nous habiller dans le but de ressembler à des nobles, sans ce détail, j'aurai été bien embêté.
Nous finîmes par la trouver dans une maison assez petite, mais plutôt charmante, mais je ne fis pas attention longuement à tout ceci.

Nous entrâmes donc, une femme d'une quarantaine d'année nous accueilla et nous montra rapidement les habits à prendre, elle conduisit Leïlan dans la pièce d'à côté et me laissa m'habiller seul avec ce qu'il y avait, j'avais eu assez de mal pour enfiler ce costume noir et surtout à nouer ma cravate, ce que je n'avais jamais fait auparavant, je l'avais d'ailleurs mal fait vu que la dame me refit le noeud, j'avais assez honte, surtout devant Leï, d'ailleurs c'est là que je vis de quelle façon elle était habillée...

Nous étions enfin arrivée à notre première destination, qui était la maison de la personne qui travaillait pour la Congrégation et qui était chargée de nous aider à nous habiller convenablement pour la soirée qui nous attendait. L'idée que Delfixyon et moi devrons nous comporter comme un couple de fiancés ne me plaisait pas vraiment, pas à cause de mon partenaire, je n'avais absolument rien contre Delfi, mais cela ne me plaisait pas. Être fiancée ne correspondait pas à mon caractère et je trouvais cela tout simplement inutile, bien que je savais que je ne pouvais pas me plaindre et rétorquer quoi que ce soit. Mais je n'allais pas faire la tête très longtemps car la mission aurait pu être pire et cette mission d'aller dans un bal me plaisait bien, même si le fait d'être entourée de nobles, de toutes ces personnes mondaines et riches, m'insupportait quelque peu. Je voyais bien que la soirée allait être mouvementée vu la différence de statut entre moi et les invités qui seront présents là-bas, ce qui promet d'être plutôt amusant, même si je n'en laissais absolument rien paraître sur ce sujet.

Arrivée devant la maison, je ne pouvais que la détailler avec attention, regardant son aspect extérieur et j'avoue être assez étonnée: la maison était plutôt petite, très différente des autres maisons que je voyais dans les alentours, mais elle avait quelque chose qui dégageait un certain charme et qui la rendait très accueillante. J'étais donc assez rassurée de l'endroit dans lequel nous allions entrer, Delfi et moi, et nous finîmes par nous diriger vers la porte d'entrée et après avoir frappé, on entra à l'intérieur de la maison où une femme, approchant de la quarantaine, nous accueillit d'une manière calme et chaleureuse. Je dus me contenir pour éviter de casser mon masque impassible mais je restai calme et me contentai de la saluer poliment avec un léger sourire avant de reprendre un visage froid. Comprenant la raison pour laquelle nous étions ici, ayant été averti quelques heures avant par Komui, elle nous invita à la suivre et nous montra les vêtements qu'il nous faudra porter pour la bal de ce soir et, laissant Delfi dans une des pièces, elle me guida dans un pièce voisine.

La femme resta dans la pièce le temps que je commence à me déshabiller, chose qui me gêna quelque peu, même si nous étions entre femmes, j'avais perdu l'habitude de me montrer en tenue légère en compagnie de quelqu'un d'autre, quand bien même il s'agissait d'une personne du même sexe que moi. Aussi, je ne tardai pas à me rhabiller rapidement, même si j'eus besoin qu'elle m'aide afin de bien mettre le corset en place et d'enfiler la robe dont il fallait attacher quelques rubans afin que ma tenue tienne bien en place. Aussi étrange que cela puisse paraître, je me sentais un peu plus à l'aise et la robe me plaisait bien: c'était une longue robe noire bustier en satin, qui semblait posséder plusieurs centaines de petits diamants accrochés à la robe, la faisant scintiller. Elle me donna, ensuite, une paire de gants et des chaussures avec, heureusement, très peu de tallons, je n'avais donc pas de problèmes à marcher ou à me faire mal. Pour ce qu'il s'agissait de la coiffure, j'eus droit à peu de changement hormis le rajout d'un ruban fait de pierres précieuses dans mes cheveux et elle m'accrocha un collier fait de pierres noires.

Je n'osai pas m'observer dans le miroir présent dans la pièce, aussi je décidai de sortir de la pièce pour voir la femme en train de refaire le nœud que Delfi semblait avoir mal fait, chose qui m'amusa quelque peu. C'est à cet instant qu'il remarqua ma présence et je ne pus que détourner les yeux avec gêne tellement j'étais peu habituée à ce qu'on me voit aussi différente mais je ne pouvais pas faire grand chose. En voyant la situation, la femme se chargea de leur expliquer les derniers détails avant que l'on ne puisse partir pour de bon et je compris qu'elle faisait référence à cette histoire de fiancés, ce qui eut le don de me rendre ma mauvaise humeur. Cependant, je ne m'attendis absolument pas à la suite de ces paroles: elle nous laissait le choix entre si l'on souhaitait se comporter comme un couple de fiancés ou si l'on voulait éviter et rester de simples amis, même s'il était souvent mieux d'être en couple ou avec sa famille pour être bien vu. Ma réponse, à cet instant, fut claire et nette:

" Je refuse de devoir jouer le rôle d'une fiancée, je préfère de loin l'autre possibilité. Et puis, s'il est nécessaire de s'approcher de certaines personnes pour avoir des informations, autant que cela se passe ainsi. "

J'ignorai si ma remarque avait touché ou non Delfixyon mais pour moi, l'idée de pouvoir éviter d'être sa fiancée provisoire ne me plaisait pas du tout, même si je lui faisais confiance et que je pense que ça aurait pu bien se passer. Malgré mon refus catégorique, elle nous offrit, tout de même, les deux alliances prouvant que Delfi et moi étions fiancés et rajouta qu'il valait mieux les garder en cas de nécessité car on ne savait jamais ce qu'il pourrait se passer à ce bal. En effet, le noble ayant organisé la fête se montrait très charmant mais il comptait beaucoup sur sa beauté et ses richesses pour séduire les femmes et très peu d'entre elles étaient parvenues à résister. Eh bien, un séducteur qui profite de ce qu'il possède pour avoir ce qu'il souhaite, même les gens, je crois que je lui donnerai du fil à retordre car ce genre de personnes me met plus en colère qu'autre chose et j'avais bien dit que je ne jouerai certainement pas l'écervelée à cette soirée. Alors, en effet, l'alliance pourrait toujours être utile en cas de situation dans ce genre, même si j'arriverai très bien à me débrouiller toute seule, étant donné que je voulais réussir ma mission avec succès.

Suite à cette recommandation, la femme rajouta que Zima devra nous accompagner mais qu'il faudrait éviter qu'elle utilise sa forme de loup géant car on les reconnaitrait facilement et il valait mieux pour eux qu'ils se montrent discrets. Même si le fait d'amener un loup, même encore petit, les ferait facilement remarquer, j'acceptai sans hésitation, ne tenant pas à être séparée de ma compagne à pattes. Avant de partir, elle me donna une étole noire pour que j'évite d'attraper froid et que lorsqu'ils auront terminé leur mission, qu'ils reviennent pour récupérer leurs affaires, elle les attendrait. Après avoir pris ce qu'elle me demandait, nous partîmes enfin en direction du lieu où doit se dérouler le bal, qui se trouvait un peu plus loin de la maisonnette mais cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Pendant quelques minutes, Delfixyon et moi ne nous adressions pas la parole mais j'avais l'étrange sentiment qu'il était nerveux et je ne parvenais pas à oublier les regards qu'il jetait à tout homme osant s'approcher de moi ou me parler. Aussi, je ne pus que lui demander, peu de temps avant que l'on arrive jusqu'au bal:

" Delfixyon...pourquoi es-tu énervé lorsqu'un homme m'adresse la parole ou m'approche? Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, je ne suis pas du genre à sauter dans les bras du premier venu et ce noble n'aura pas ma peau, ne te fais pas de soucis pour ça. Mais j'aimerai que tu m'expliques aussi... "

Je ne pus lui dire plus que nous arrivâmes enfin à destination.

Quand elle fut arrivée dans la salle, je ne pus détourner mon regard, elle était magnifique. Elle portait une robe noire avec une multitude de pierres précieuses dessus faisant scintiller celle-ci, des chaussures de la même couleur que sa robe, sans grand talons, des gants en soie et un joli ruban muni de pierres précieuses dans ses cheveux qui lui donnait un certain charme. Je remarquais qu'elle était gênée que je la regarde, aussi je m'arrêtai aussi tôt et reprenais un visage neutre.

La dame se mit à dire que l'on avait le choix de jouer les fiancés ou non, aussi Leïlan se mit à dire qu'elle refusait catégoriquement de jouer le rôle de fiancée. Mon avis à moi ? Il est vrai que j'aurai aimé jouer ce rôle, cela m'enchantait même, mais si Leïlan refusait de le jouer, alors je me devais d'accepter son choix, quitte à que cela me déplaise. Elle m'avait quelque peu blessé en disant cela surtout qu'elle dit toujours les choses de manières franche et directe, c'est ce que je faisais également je ne pouvais donc pas m'en plaindre.

La dame nous offrit tout de même les bagues de fiançailles qui serviraient si quelque chose se passerai mal, oui car elle expliqua que l'organisateur de ce balle était un grand séducteur et qu'il n'hésiterai pas à user de ses richesses pour séduire n'importe qu'elle femme. Bizarrement, j'avais fais attention à tous les détails, je savais que Leïlan n'était pas du genre à se laisser faire par des hommes comme cela mais l'idée qu'un homme essaie de la séduire me mettais hors de moi, et l'idée qu'il réussisse me déplaisais encore plus. Je pris donc de vive main la bague et n'hésiterai pas à m'en servir si besoin, sauf si je préférerai utiliser des manières plus violentes...

La dame rajouta quelques détails sur Zima et sa forme, mais je n'y faisais plus vraiment attention, j'avais écouté le nécessaire. Nous partîmes enfin en direction du bal, l'ambiance était palpable, Leïlan et moi ne nous étions pas adressé la parole depuis que nous étions partis, ce n'est pas que je ne voulais pas lui parler, c'est que sa remarque de tout à l'heure m'avait un peu frustré et je ne voyais pas vraiment quoi lui dire, j'étais pensif, je me demandais ce qui allait se passer une fois là bas, je commençais à me dire que s'il fallait récolter des informations, il faudrai aussi que je parle avec d'autres femmes, c'était peut être aussi par provocation que je pensais à cela, ce qui ne me ressemblais pas du tout.

Le silence continuait lorsqu'il fut brisé par une question de Leïlan qui me frustra encore plus :

" Delfixyon...pourquoi es-tu énervé lorsqu'un homme m'adresse la parole ou m'approche? Il n'y a aucune raison de s'inquiéter, je ne suis pas du genre à sauter dans les bras du premier venu et ce noble n'aura pas ma peau, ne te fais pas de soucis pour ça. Mais j'aimerai que tu m'expliques aussi... "

Cette question, c'était la question qui me fit trembler légèrement, qu'est ce que je pouvais bien lui répondre ? Lui avouer et prendre le risque que cela ne soit pas réciproque ? Prendre le risque de rester seul encore une fois ? Je préférai l'amitié à la solitude, et je ne voulais pas prendre ce risque, pas encore... Mais si je ne le faisais pas, j'étais tout aussi découvert, elle se douterai forcément de quelque chose ! Je commençais sérieusement à stresser, je réfléchissais à une manière de me sortir de cette situation, mais par chance, je fus sauvé lorsque nous arrivâmes à destination, mais ne pouvant laisser sa question sans réponse, je lui dis :

Je tiens simplement à toi, maintenant amuses-toi et entrons. Nous en reparlons peut être une fois cette mission terminée.

Oui je l'avoue, j'avais choisis la solution de facilité, mais c'était la meilleure solution à l'heure actuelle. Je lui avais dis de "s'amuser", je sous-entendais qu'elle pouvait aller danser et parler avec qui elle voulait, je me rendais compte que j'étais un peu trop possessif à son égard. Même si je ne pense pas que j'arriverai à me contrôler totalement lors de cette soirée. Je lui avais aussi dis que nous en reparlerons une fois la mission terminée, ce qui voulais dire que je devais dès maintenant réfléchir à une réponse à lui donner, la prochaine fois, je ne pourrai pas y échapper.

J'étais encore dans mes pensées lorsque nous ouvrîmes la porte du manoir et entrâmes enfin dans la salle de bal...

J'avais le sentiment que ma question venait de déranger quelque peu Delfixyon même s'il n'en laissait rien paraître, j'étais loin d'être idiote et il n'était pas compliqué de voir que quelque chose n'allait pas vraiment avec lui car dès l'instant où j'avais terminé ma question, il s'était d'abord raidi avant de devenir un peu plus tendu, ce qui m'intrigua plus qu'autre chose. Il était plutôt rare que mon camarade se montre plus émotif, même si je doute que quelqu'un d'autre l'aurait deviné mais je l'ai regardé assez souvent pour voir que quelque chose était différent dans son comportement et cela me fit me poser encore plus de questions. Moi qui suis de nature curieuse, même si l'on avait du mal à le deviner avec mon caractère, ce genre de chose laissait croire que mon camarade me cachait quelque chose qu'il tenait surement à garder pour lui, ce qui agrandit davantage mon envie de savoir ce que cela pouvait être. Mais je sais que je n'avais pas à lui demander ce qu'il pouvait bien me cacher, même si j'avais le sentiment que cela me concernait bien plus que je ne pouvais l'imaginer et cela m'intriguait quelque peu.

Alors que nous arrivions enfin devant les portes de la salle de bal et que je m'attendais à ne pas recevoir la moindre réponse de la part de Delfi, il finit par me déclarer qu'il tenait simplement à moi et que je devrais m'amuser lorsque nous serons rentrés dans la salle. Il rajouta que nous reparlerons peut être de tout cela une fois que la mission sera achevée et que l'on soit rentré à la Congrégation, chose qui me préoccupa quelque peu, même si j'essayais de ne rien laisser paraître. Mais qu'est ce qu'il pouvait bien me cacher, bon sang? A voir sa réaction et la réponse qu'il venait de me donner, j'avais presque l'impression qu'il allait me révéler un terrible secret ou...quelque chose qui pourrait être gênant, pour lui du moins, mais c'est justement ce que j'aimerai savoir. Que cachait-il exactement? Et est-ce que ce qu'il tenait à garder secret avait un rapport avec son comportement vis à vis de moi? Peut être bien et cela expliquerait certaines choses, notamment les raisons pour lesquelles j'ai toujours l'impression qu'il garde un œil sur moi ou qu'il se montre plutôt "jaloux" dès qu'un homme essaye de s'approcher de moi ou de me parler.

Quoiqu'il en soit, et vu que cela me concernait, j'étais bien décidée à savoir ce que mon camarade voulait tant me dire et je savais que pour y parvenir, il ne me restait pas beaucoup de solutions: je devais lui faire avouer d'une manière ou d'une autre ce qu'il ne voulait pas me dire tout de suite. Et le seul moyen auquel je peux songer serait de le rendre jaloux et comme il me permet de "m'amuser", je dois en conclure que je pourrai danser avec qui je veux, ce qui n'était pas pour me déplaire, même si l'idée de danser avec des inconnus me dérangeait. En faisant ainsi, j'espérai qu'il finirait par céder et à me dire ce qu'il n'allait pas mais j'avais aussi conscience que je ne devrai pas le forcer de faire quoi que ce soit même si je voulais savoir et comprendre. Ce fut dans cet état d'esprit que nous finîmes par rentrer dans la salle de bal, dont le décor me surprit quelque peu mais je ne pouvais regarder plus car nous étions le centre d'attention de plusieurs personnes. Bien que gênée, je restai parfaitement calme et impassible avant de commencer à marcher dans la salle sous les regards surpris de bon nombre de personnes.

Autant dire que personne ne devait s'attendre à voir venir une jeune fille au visage froid et impénétrable vêtue d'un ensemble entièrement noir avec, à ses côtés, un louveteau blanc, contraste assez saisissant. De plus, je savais aussi que les regards étaient aussi posés sur Delfixyon, notamment des regards venant de plusieurs demoiselles, ce qui m'agaçait quelque peu, même si je pouvais les comprendre quelque peu. Depuis le temps, et même à notre première rencontre, j'avais trouvé mon camarade très beau et plutôt attirant avec son côté ténébreux et inaccesible...qu'est ce que j'étais en train de dire, exactement?! Je dus me retenir pour ne pas rougir tellement les pensées que j'avais eu me paraissaient totalement ridicules et quelque peu exagérées: certes, Delfi était mignon mais de là à le trouver attirant...j'en faisais un petit peu trop. Mais d'un autre côté, voilà déjà quelques jours que ce genre de pensées me revenait assez souvent et lorsque j'étais en compagnie de mon camarade, je me sentais bien et apaisée et dès que je n'avais pas l'occasion de le voir, je me sentais plutôt vide et seule.

Cependant, ma gêne fut de courte durée lorsque je vis quelques hommes venir dans ma direction et s'adresser l'un après l'autre à moi, commençant d'abord par se présenter tout en me demandant le mien et en me faisant des louanges sur ma tenue et le fait que j'amène un animal aussi peu commun était spécial. J'eus un léger sourire, chose que j'adressai assez rarement aux gens mais aucun rougissement ni aucun gloussement ne me vint: je restais dans mon rôle et je refuse de jouer la demoiselle écervelée et idiote. Quand ils me proposèrent de danser avec eux, j'eus cependant une légère hésitation là-dessus car je ne tenais pas à laisser Zima toute seule, il pouvait lui arriver n'importe quoi si je ne suis pas là pour surveiller les agissements des gens dans ce bal. Je me tournai alors vers Delfixyon et lui demandai calmement:

" Delfixyon, serait-il possible que tu gardes Zima le temps que je danse un peu avec ces messieurs? Si jamais tu es occupé quelque part, met-la dans un endroit où je pourrai aisément la retrouver, à moins qu'elle ne me rejoigne d'elle même en cas de problème. Amuse-toi bien, toi aussi et ne fais pas de vague... "

Et j'espérai qu'il n'en fasse pas car je n'aurai certainement pas apprécié de sa part qu'il ait fichu en l'air la mission, ma toute première mission. Après avoir fait cette demande et obtenu confirmation, je me retournai vers les quelques hommes présents et leur annonça qui sera mon tout premier cavalier pour la danse à venir. Ce fut ainsi que je laissai mon camarade ainsi que ma compagne animal pour entreprendre une danse avec un des hommes présents au bal. J'étais loin d'imaginer ce que cette soirée allait me réserver et des conséquences qu'elle aurait sur mon propre caractère.

Cette salle était assez grande, il y avait beaucoup de monde présent, tous des nobles bien sur. J'observais un peu partout car je n'avais pas non plus oublié le but de notre mission qui était la recherche d'une Innocence. Je regardais au plafond, au sol, j'essayais de percevoir d'autres salles mais le nombre important de personnes m'empêchait de voir la plupart des choses.

Je me disais que j'allais être obligé de questionner certains nobles pour avoir des indices, certaines demoiselles m'observaient déjà en entrant, il serai facile de les questionner. Mais j'avais vu quelque chose de bien plus déplaisant, des hommes étaient en train d'observer Leïlan, des imbéciles qui ne pensent qu'à courtiser les dames, ces hommes paraissent gentleman au premier abord mais ils n'ont qu'un seul objectif, séduire, et ils n'hésitent pas à utiliser tout ce qu'ils ont pour arriver à cet objectif, que ce soit leur argent, leur pas de danse ou même leur salive pour arroser les demoiselles de bonnes paroles. Et ils trouvent souvent leur proies dans ce groupe de demoiselles venant au bal, elles connaissent la façon de procéder de ces hommes, mais elles aiment entrer dans leur jeu. Au final, un bal est un lieu d'amusement pour les idiots, je déteste ces lieues.

Mais dans un sens, j'avoue comprendre ces hommes qui regardent Leïlan, elle est magnifique, Elle a un regard mystérieux et inaccessible c'est ce qui l'a rend attirante à mes yeux, et cette robe n'est pas pour me déplaire ! Mais c'est également pour cela que je ne veux pas que ces hommes s'approchent d'elle, je me suis attaché à elle et cela depuis le début et je ne veux pas que quelqu'un me la prenne. Je ne compris pas pourquoi elle se mit à rougir à un moment, est-ce qu'elle avait rougi pour ces hommes ? Je ne le supporterai pas. Mes poings commençaient à se serrer, je voulais qu'on sorte de cet endroit, mais je me rappelais que je m'étais promis d'être moins possessif, qu'il fallait que je me contrôle, ce dont je pouvais encore pour le moment, pourtant les hommes s'approchaient d'elle et commençaient à lui faire des compliments, à l'inviter à danser etc.. Et je ne pouvais rien faire car je lui avais dis de s'amuser.. Quelle erreur.

Elle était en train de parler avec les hommes quand elle se retourna vers moi et me dit :

" Delfixyon, serait-il possible que tu gardes Zima le temps que je danse un peu avec ces messieurs? Si jamais tu es occupé quelque part, met-la dans un endroit où je pourrai aisément la retrouver, à moins qu'elle ne me rejoigne d'elle même en cas de problème. Amuse-toi bien, toi aussi et ne fais pas de vague... "

Et me voilà avec Zima dans les bras, en train de jouer à la nourrisse, n'est ce pas génial ? Je lui ai dis moi mêle de s'amuser et voilà que cela se retourne contre moi, quel idiot je fais. Je la vois s'éloigner, et aller danser avec l'un des hommes, je suis si en colère que j'ai envie d'aller étrangler cet homme, j'ai envie de partir de cet endroit avec elle, d'abandonner cette mission, mais je ne le peux pas je suis coincé ici !..
Mon élan de colère s'arrêta lorsque Zima se mit à me mordre, je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais en train de l'étrangler tellement j'avais été absorbé par ce qui se passait. Je me mis à la caresser pour m'excuser puis la posa près d'une chaise.

*Elle veut jouer à ça donc, elle m'a dit de m'amuser et c'est ce que je vais faire...*

J'entrais dans un état second, je n'étais plus moi même. Je me dirigeai vers une demoiselle qui m'avait regardé lorsque j'étais entré dans la salle de bal puis l'invitai à danser. Je le fis seulement pour répondre à la provocation qu'elle m'avait faite, jamais je n'aurai eu envie de danser avec une autre personne sinon. J'entrais donc dans ce jeu dangereux, une fois sur la piste de danse, je me positionnai avec ma partenaire juste à côté de Leïlan, j'avais un sourire au lèvre,un sourire ne me ressemblant pas du tout, c'était un sourire provocateur. Je me mis à danser normalement pour commencer...

C'était la première fois que je dansais avec un partenaire et j'avoue que c'était totalement différent de lorsque je faisais cela toute seule, à la Congrégation, et c'était loin d'être aussi facile car il fallait éviter de marcher sur les pieds de son partenaire et de percuter les autres couples qui dansaient. Heureusement, j'avais pu apprendre tout cela grâce à mes parents, qui aimaient beaucoup danser et il n'était pas rare que Naomi et moi les regardions faire et ma mère avait très vite fini par nous apprendre à notre tour au cas où cela pourrait être nécessaire. J'avoue que sa prévoyance m'aura été des plus bénéfiques mais pourtant, même si le fait de danser me faisait grand plaisir, je ne me sentais pas aussi à l'aise avec celui qui était mon partenaire pour cette danse. Je savais que je devais me méfier des nobles, la femme travaillant pour la Congrégation ne nous avait que trop averti à ce sujet: les hommes séduisent les femmes de n'importe quelles façons, des belles paroles, des compliments, leur beauté ou leur richesse, créant une sorte de jeu entre eux. Et les femmes ne faisaient guère mieux que les hommes, elles pouvaient même être bien pires qu'eux.

De plus, je ne cessais de me demander si le fait d'avoir choisi d'être une demoiselle célibataire était une bonne idée vu comment les nobles s'étaient mis à m'aborder pour que je puisse danser avec eux, même si je pense qu'il n'y avait pas que cela. Cependant, je n'allais certainement pas me laisser faire et je tenais à réussir ma mission en rapportant l'Innocence et le seul moyen pour y parvenir était déjà d'obtenir des informations et, qui sait, de devoir approcher le propriétaire de cette maison. Bien que cette idée me répugne quelque peu étant donné la réputation qu'il avait mais je savais qu'il serait surement nécessaire de devoir le faire car si Delfixyon ou moi commencions à faire des recherches et qu'on nous remarquait, cela risquait d'être suspect et je préférais éviter ça, ne serait-ce que pour éviter d'avoir des ennuis. Enfin, je dis que je voudrai éviter les ennuis mais rien qu'en faisant cela, je m'attirai des ennuis et pas seulement pour le cas des nobles mais pour quelqu'un d'autre aussi: mon camarade. En effet, je pouvais sentir son regard froid sur nous, surtout sur mon cavalier et je m'étonnais qu'il ne soit pas encore intervenu pour faire quelque chose.

Sa phrase ne cessait de tourner dans ma tête tellement je me posais des questions sur le sens que je pouvais donner sur cette dernière et j'avoue que j'étais incapable de donner une conclusion convenable là-dessus. Qu'il tienne à moi, je pouvais le comprendre étant donné tout ce qu'il s'était passé jusqu'à présent et son caractère assez protecteur lorsqu'un autre homme que lui essaye de m'approcher. J'avais pourtant l'impression que quelque chose m'échappait dans tout cela, notamment le fait que Delfi se montre aussi protecteur avec moi: ce comportement cachait quelque chose et j'ignorais si c'était à cause de la confiance et de l'amitié que l'on se portait l'un et l'autre. Non, il y avait autre chose, une chose que Delfi semblait garder depuis un moment déjà et qu'il n'avait sans doute jamais voulu révéler...Pourquoi? Je l'ignore. Mais cela avait un rapport avec moi, c'était sur et certain. Il y avait deux moyens pour qu'il me parle mais visiblement, j'avais l'impression qu'aucune des deux ne fonctionnaient correctement: la première était de l'interroger mais visiblement, le résultat avait été une réponse vague, la deuxième était de danser avec d'autres hommes et là, je n'avais pas vraiment de résultat...

Alors que j'étais encore dans mes pensées, j'en fus tirée lorsque je vis Delfixyon en compagnie d'une des demoiselles qui n'avait pas cessé de le regarder depuis notre arrivée dans la salle de bal. Je ne sus dire pourquoi mais je sentis une pointe de jalousie en voyant cela mais ce n'était pas tout car je remarquai que mon camarade s'était placé à côté de mon partenaire et moi et m'avait souri mais pas un sourire que j'appréciai particulièrement vu que c'était une provocation de sa part. Je commençais à voir étrangement rouge et inconsciemment, mes mains s'étaient crispés, si bien que ce fut mon cavalier qui me le fit remarquer et si je ne m'étais pas calmée et desserrée mon emprise, je crois que j'aurai laissé des marques sur lui. Pourtant, cette pointe de jalousie ne m'avait pas quitté et cette provocation n'était pas pour arranger les choses même si je pense l'avoir quelque peu cherché en laissant en plan Delfi avec Zima mais je ne pouvais m'empêcher d'éprouver de la colère et de la frustration...mais aussi un peu de tristesse, bien que j'étais incapable de dire pourquoi, j'avais l'impression d'avoir des douleurs à la poitrine, juste au niveau du cœur.

Mon cavalier dut remarquer ma colère et mon désarroi ainsi que l'origine de ces sentiments très négatifs car il commença à discuter avec moi, assez fort pour que moi seule puisse l'entendre. Il me demanda alors quelle genre de relation j'entretenais avec mon camarade et les raisons pour lesquelles je me comportais ainsi en le voyant avec une autre alors que je lui avais bien dit qu'il pouvait s'amuser aussi. Je soupirai légèrement avant de dire tout en murmurant:

" Disons que nous sommes amis et que nous avons une relation assez complexe sur certains points: quand je suis en compagnie d'autres hommes qui essayent de m'approcher ou de me parler, il s'énerve un peu et les fait partir. Et là, je crois que la jalousie fait qu'il prend mon geste pour une provocation et il essaye de m'énerver en allant avec une demoiselle autre que moi... "

C'est alors que je vis mon partenaire se pencher un peu vers moi et alors que je comptais me dégager, je constatai qu'il était simplement en train de me murmurer quelque chose à l'oreille et j'avoue que sa réponse eut un effet que je voulais éviter à tout prix: je me mis à rougir. En effet, mon partenaire venait clairement de me dire que si j'étais jalouse, c'était que j'étais peut être amoureuse de Delfixyon et que si ce dernier se montrait aussi protecteur et que s'il me provoque, c'est uniquement parce qu'il est peut être amoureux mais ne sait pas comment le dire. Non, c'était ridicule, Delfi et moi ne nous connaissions que depuis quelques semaines, je ne pouvais pas être amoureuse et lui non plus, cela ne pouvait qu'être autre chose. Ce qui nous avait rapproché était nos caractères similaires ainsi que notre passé quelque peu sombre et triste et grâce à cela, un lien avait fini par se créer entre nous, faisant que nous sommes devenus des amis. Je secouai négativement la tête avant de reprendre la parole, me rapprochant moi aussi pour lui murmurer à l'oreille:

" Ne soyez pas ridicule, mon camarade et moi ne nous connaissons que depuis peu, si j'étais vraiment amoureuse, il y aurait très longtemps que j'aurai séparé cette fille de lui et j'aurai veillé à ce que personne ne danse avec lui autre qu'avec moi. "

Je n'avais pas conscience que mes messes basses avec mon cavalier, même si elles étaient totalement innocentes et sans arrière pensées, allaient déclencher quelques ennuis supplémentaires que je n'allais peut être pas apprécier.

J'étais donc en train de danser, avec une demoiselle que je ne connaissais même pas, elle était couverte de pierres précieuses, tout ce qui était sur elle était fait pour la rendre plus jolie à regarder, elle parlait d'un langage soutenu et prenait les gens de hauts, en bref, tout ce que je déteste chez ces nobles. Je me demandais ce que j'étais en train de faire, j'étais en train de m'emporter seulement dans l'espérance de la rendre jalouse, mais elle, pourquoi faisait-elle ça ? Seulement dans le but de récolter des informations ? J'en doute. Peut être par provocation, mais pourquoi faire cela ? Peut être dans le but d'avoir la réponse à la question qu'elle m'avait posée avant de rentrer dans le manoir... Non, ce n'est pas possible, elle n'est pas comme ça, enfin je ne le pense pas...

J'étais tellement absorbé dans mes pensés que je n'entendais pas que ma partenaire de danse me parlait, en même temps, ça voit m'énervait plus qu'autre chose, j'avais bien essayé de l'écouter au départ, mais tout ce qu'elle faisait était de critiquer toutes les autres demoiselles présentes au bal, les serveurs, les vielles personnes, les enfants et même la décoration. Je m'en fichais éperdument jusqu'à qu'elle se mette à critiquer Leïlan, c'est là que je commençai à m'énerver, j'avais beau être en froid avec elle depuis l'entrée au manoir, je ne pouvais pas supporter qu'on la critique, cependant pour ne pas briser ma couverture, je lui dis d'un ton simple et poli :

Très chère madame, excuses-moi de vous interrompre mais pourriez-vous éviter de critiquer la demoiselle se trouvant derrière nous ? C'est mon amie.

La dame ne s'excusa point, elle dit juste qu'elle disait simplement la vérité, mais qu'elle ne parlerait plus d'elle si cela pouvait me faire plaisir. Elle se remit donc à critiquer d'autres personnes, et depuis cet instant, je ne l'écoutais plus, surtout que j'avais vu quelque chose qui me déplaisait encore plus que les critiques de ma partenaire, Leïlan était en train de rougir. Ca y est, cela commençait, le soit disant gentleman commençait à la séduire, mon avis sur les bals était donc juste, Leïlan était en train de tomber sous son charme sous mes yeux ! Et encore pire que cela, je la vis chuchoter à l'oreille de l'homme, comme à un confident ! Je ne pouvais malheureusement pas entendre ce qu'ils se disaient, mais cela n'avait pas d'importance pour moi. Et voilà que l'homme se met à lui chuchoter à l'oreille également !

C'en est trop, il faut que j'agisse en conséquence, mon côté provocateur reprend le dessus, je tend ma tête à l'oreille de ma partenaire et lui met à lui chuchoter quelques compliments, j'avoue qu'ils ont du mal à sortir, et j'invente tout et n'importe quoi. Ce que je suis en train de faire ? Exactement la même chose qu'elle, c'est assez contradictoire d'ailleurs, avant je la défendais contre les critiques et quelques minutes après je me mets à la provoquer. Leïlan et son partenaire ne se sont peut être pas dis des compliments mais cela devait être quelque chose du genre. J'avais cependant oublié que la dame se trouvant avec moi est une noble en puissance, et en conséquence, au lieu de me retourner les compliments, elle les affirme, disant qu'elle sait parfaitement qu'elle est belle, intelligente etc... Quelle idiote, j'aurai pu mieux tomber.

Mais je me fiche de ce qu'elle est, elle est juste un moyen d'assouvir mes idées pour provoquer Leïlan, je me mets donc à danser plus vivement avec elle et me force à sourire, même si je pense qu'il est très facile de voir que ce sourire n'est pas sincère. Je jette quelques regards à Leïlan pendant la danse, avec ce même sourire provocateur, elle me regarde d'un air froid, cela me satisfait. Je me fiche des conséquences en ce moment même, je ne fais plus attention à l'Innocence, j'ai dépassé le stade de la jalousie et ce sera peut être bien à mes risques et périls..

Je continuai donc de discuter avec mon partenaire, tout en continuant à danser avec lui, cette fois-ci, je commençais à lui poser des questions concernant le noble à qui appartenait cette maison et s'il n'y avait pas quelque chose, un objet ou je ne sais trop quoi, qui pourrait lui tenir à cœur et qui aurait quelque chose de spécial. Plutôt surpris par toutes mes questions, mon cavalier n'en resta pas moins très bavard et il ne se fit pas prier pour me raconter tout ce qu'il savait à propos du propriétaire, je fus même étonnamment surprise de tous ce qu'il savait sur le fameux noble, son identité ainsi que toutes les relations qu'il ait pu avoir jusqu'à présent. Je n'eus pas besoin de lui poser la question sur comment il savait tout cela, mon expression devait surement suffir pour qu'il comprenne mon interrogation et il m'expliqua que les discussions entre nobles avaient, parfois, du bon et pouvaient se montrer bénéfiques. Il rajouta, cependant, qu'il n'était pas au courant pour un quelconque objet important mais que généralement, le propriétaire cachait tout ce qu'il avait de précieux dans son bureau mais qu'il ignorait totalement où elle pouvait se trouver.

Eh bien, on peut dire que j'avais beaucoup de chances d'être tombée sur un partenaire de danse m'ayant donné quelques informations qui pourraient se montrer très utiles et nous avons un début de piste, ce qui n'était pas plus mal. De plus, malgré son langage soutenu et ses bonnes manières, choses que je n'appréciais pas forcément surtout sa manière de parler, il était plutôt agréable et jusqu'à présent, il n'a pas cherché à me séduire. Bon, il m'a certes complimentée au début et il m'a invité à danser mais sinon, il n'a rien fait d'autres, se contentant de me poser quelques questions et d'essayer de me faire rendre à l'évidence que j'étais surement amoureuse de Delfixyon. Mais moi, soit je trouvais cela ridicule et infondé et je ne voulais donc pas l'admettre soit je n'étais absolument pas amoureuse, ce qui était aussi possible, même si je suis incapable de dire lequel des deux cas pouvait être le bon. Je l'ignorai totalement mais je commençai à me demander si la gêne de mon camarade n'était pas liée à cela, justement, et qu'il ne voulait rien me dire pour la simple raison qu'il n'était pas aussi sur que moi de ce qu'il pouvait ressentir sauf s'il n'en avait pas conscience.

Quoiqu'il en soit, lorsque je regardai dans la direction de Delfi, je crois que plus aucune pensées n'existaient dans ma tête et j'eus plutôt l'impression de recevoir un coup dans le ventre: mon camarade avait penché la tête vers la noble, une mégère qui passait son temps à se vanter sur sa propre personne et à critiquer les autres, et je pouvais l'entendre lui dire des compliments. Comment pouvait-il se permettre de faire une chose aussi ignoble? Surtout que là, je ne voyais pas que rouge et je n'éprouvais pas que l'envie de lui lancer des regards froids, non, tout cela n'était que trop gentil à côté de tout ce que je pouvais ressentir d'autre. J'éprouvais alors un sentiment plus fort encore, de la tristesse, peut être, mais aussi beaucoup de déception, si grande qu'il y avait une seule chose que j'avais envie de faire là maintenant, et tant pis pour la mission: m'en aller. De plus, j'avais constaté une chose: Delfixyon n'avait pris une cavalière que lorsque je me suis moi même trouvée un partenaire et là, il se met à murmurer à l'oreille de cette noble alors que quelques minutes plus tôt, c'était moi qui discutais avec mon cavalier tout en se murmurant des choses...

La réalité me frappa comme une claque: Delfi s'était imaginé que mon partenaire m'avait séduite et que moi, j'étais tombée sous son charme, d'où les raisons pour lesquelles mon camarade jouait à ce jeu de provocation en pensant que moi je le provoquais. Je crois que ce fut cela qui me fit réagir mais à cet instant, je n'éprouvais plus rien d'autre que de la colère, de la frustration et un sentiment de trahison, car oui, le fait qu'il ne m'ait pas fait confiance et qu'il jouait à ce genre de jeu dans le but de me faire réagir ne faisait qu'agrandir ce sentiment. J'avais envie de pleurer, je pouvais sentir mes yeux me piquer et je luttais pour ne pas les laisser sortir et pourtant, mon cœur me faisait tout aussi mal et je sus qu'il fallait que je m'éloigne sinon j'allais céder en public mais il y avait deux choses que je voulais faire avant. Je demandais à mon partenaire de me lâcher et à peine l'eut-il fait que je me tournais vers le duo que formaient Delfixyon ainsi que sa cavalière, je remarquai à peine qu'ils s'étaient arrêtés alors que je m'approchais d'eux et à peine je fus à leur niveau que le son d'une gifle se fit entendre dans la salle: la main droite encore dans en l'air, je venais de gifler mon camarade.

Je n'en éprouvai aucune satisfaction mais j'avais besoin de le faire car c'était nécessaire pour lui remettre correctement les idées en place et lui faire prendre conscience de ce qu'il venait de faire par son petit jeu de provocation. Après cela, je n'avais pas réussi à me retenir et les larmes s'étaient mises à couler le long de mes joues, des larmes de colère mais aussi d'une tristesse infinie, que je n'avais plus ressenti depuis maintenant cinq ans. Tout en essayant de garder une voix calme et contrôlée, malgré les sanglots qui voulaient sortir, je ne pus dire que ces quelques mots qui me firent mal mais que je tenais à dire maintenant:

" Je te déteste, espèce d'imbécile aveugle! "

Puis je me détournai sans attendre de réponse ou de geste de sa part et me dirigeai vers la sortie après avoir poussé un léger sifflement, ce qui fit que Zima me rejoignit peu après. Je la pris dans mes bras et sans un regard en arrière, je sortis de la salle de bal.

Pendant que nous dansions, je n'éprouvais plus aucun sentiment, j'étais dans un état indescriptible, mais cet état commençait à retomber et je commençai me poser des questions, je commençais à me détester. Ce que je faisais était puéril et sans intérêt. Mais je ne pouvais plus reculer, je m'étais lancé dans un chemin qui n'aurai qu'une issue triste et sombre.

J'étais toujours en train de danser, quand je vis Leïlan s'approcher vers moi, elle s'arrêta nette devant moi, puis je reçu une gifle, cela me remis les idées en place, je l'avais bien mérité. Leïlan était en larme, elle avait apparemment compris ce que je faisais, et j'avais visiblement tout compris de travers... Je venais de la faire pleurer lors de ce jeu stupide et puéril, j'avais fais une grande erreur, je m'en voulais terriblement. Je n'eus pas le temps de lui dire quelque chose lorsqu'elle me dit :

" Je te déteste, espèce d'imbécile aveugle! "

Puis elle sortit de la salle de balle. Ses paroles raisonnaient dans ma tête, je me sentais stupide, j'avais fais tout cela en me basant sur des faits même pas prouvé, elle me détestait peut être mais je pense que je me détestais encore plus. Je ne suis qu'un imbécile, qu'est ce que je peux faire ? Allez la voir et lui demander pardon ? Elle ne m'écouterai certainement pas. Elle allait partir alors qu'à la base, c'est ce que je voulais éviter. J'avais causer seul la perte de notre amitié. Je m'en voulais terriblement, tout ça parce que je ne lui avais pas dis dès le départ ce que je ressentais réellement pour elle. Il fallait que je soulage ma conscience.

Je me mis à avancer vers la porte par laquelle Leïlan était sortit, c'est là que la dame avec qui j'avais danser m'interpella en me disant que nous n'avions pas fini notre danse, je n'y fis pas attention, je n'avais qu'un seul objectif, allez la voir. J'étais encore en train de me demander ce que j'allais vraiment lui dire, pouvais-je réellement lui dire que je l'aimais après tout ce que j'ai fais ? Est ce qu'elle pourrai me croire après tout cela ? Je ne le sais pas, je devais en avoir le coeur net, quitte à me faire encore plus de mal.

J'étais maintenant dehors, je vis Leïlan en train de sangloter sur les marches, mon coeur se serra, tout cela était de ma faute. Je voulais reculer, c'était peut être une erreur que d'aller lui parler, cela n'allait peut être pas la consoler ni même la soulager, mais en même temps, comment est ce que je peux être sur de cela ? Après tout, je me suis trompé sur toute la ligne depuis le début, je ne pouvais visiblement pas analyser tout, la preuve je m'étais trompé ici et je me tromperai encore. Pire que tout, je ne lui avais pas fais confiance, depuis le début je la surprotège, j'en fais trop alors que je sais très bien au fond de moi qu'elle ne ferai rien d'idiot. Je suis près, je m'assieds à côté d'elle, elle tourne sa tête de l'autre sens, mais cela ne va pas m'empêcher de parler :

Je ne viens pas pour que tu me pardonnes, je viens seulement te donner ma réponse, tu pourras après cela, tu n'entendras plus parler de moi, tu as raison, je ne suis qu'un imbécile je n'ai pas osé te dire ce que je ressentais depuis le début. La vérité est que je t'aime. Je t'aime depuis le début mais je n'ai jamais osé le dire, j'ai peut être été seul trop longtemps. Je ne voulais pas te le dire, mais je ne voulais pas que tu sois attirée par quelqu'un d'autre, et c'est pour cela que je me suis montré, il faut le dire, jaloux. Le comportement que j'ai eu ce soir est simplement puéril et stupide, je me rends compte maintenant que je n'aurai fait que t'éloigner de moi, je suis définitivement idiot. Tu peux rentrer si tu le souhaites, tu pourras dire que tout est de ma faute, je vais aller chercher l'Innocence seul, c'est mieux ainsi.

Après avoir vidé mon sac, je lui fis un dernier sourire, puis me redirigeai vers la porte de bal.

J'avais mal, la douleur se trouvant juste au niveau de mon cœur et jamais je n'avais jusqu'alors ressenti pareille douleur, même les événements d'il y a cinq ans ne m'avaient pas procurée une aussi grande peine. De plus, je ne comprenais même pas pourquoi j'avais mal et pourquoi je pleurais, moi qui ne l'avais plus fait voilà bien longtemps, si j'excepte la fois où j'avais pleuré lors de ma rencontre avec Delfixyon. Pourquoi, maintenant, je me mettais à penser à lui alors que ce qu'il venait de me faire, ce soir, était la pire des choses que l'on ait pu me faire depuis très longtemps? Sans compter que ce que son petit jeu de provocation, qui était vraiment l'acte le plus puéril que je n'ai jamais vu, me prouvait bien une chose: il ne m'avait pas fait confiance et a sérieusement cru que j'avais été charmée par quelques uns de ces nobles. Ce fut surement cela qui me rendit encore plus triste que je ne l'étais déjà...Delfi ne me faisait pas confiance alors que moi je lui avais donné toute ma confiance mais visiblement, je n'aurai pas dû faire cela et m'ouvrir à quelqu'un après tant d'années d'isolement et d'éviter les autres humains.

J'étais maintenant à l'extérieur de la salle de bal mais je n'avais aucune envie de partir tout de suite et vu mon état, je pense que je ne serai pas allée bien loin et quitte à ce que Delfixyon vienne me voir, je préférais rester ici. Je finis par m'asseoir sur les escaliers, tenant toujours Zima dans mes bras et je n'avais pas la moindre envie de la lâcher tellement je me sentais mal et je sentis qu'elle ne faisait rien pour échapper de mon étreinte, comprenant très bien que je n'allais pas bien et qu'elle devait rester, dans ces moments là. Les sanglots, que j'avais retenus depuis un moment déjà, finirent par sortir pour de bon et ne semblèrent pas vouloir s'arrêter tant la tristesse et la peine que je ressentais étaient grandes et impossible à calmer. Pourquoi? Pourquoi cela devait arriver maintenant? Alors que je recommençais à faire confiance et à vouloir croire en quelqu'un, voilà que mes résolutions et les efforts que j'avais faits jusqu'à présent se retrouvaient totalement détruits à cause de mon camarade qui s'était conduit comme un véritable imbécile. Pour une première mission, je peux déjà dire qu'elle était déjà vouée à l'échec vu la situation.

Mais pourquoi est-ce que je me mettais dans cet état alors que Delfi s'était juste contenté de faire ce jeu de provocation et que je pouvais tout simplement l'ignorer ou lui faire comprendre d'une manière plus calme que je ne cherchais pas à le provoquer, contrairement à ce qu'il croyait? Mais, en fait, j'avais réagi très différemment et cela m'étonnait moi même car j'en avais plus souffert qu'autre chose et ce que j'avais vu était difficile à supporter, sans que je ne puisse en connaitre la raison. Et quand j'avais vu mon camarade dans les bras d'une autre personne, qui n'était pas moi, j'avais déjà envie d'intervenir et lui demander à quoi il pouvait jouer mais je n'avais rien fait, pensant qu'il valait mieux passer outre. C'est uniquement lorsque je l'ai vu se pencher vers cette femme et lui murmurer des choses que j'avais perdu tout contrôle et ma conscience m'avait bien vite quittée, me faisant perdre le minimum de bon sens qu'il me restait. Je regrettais beaucoup d'avoir frappé Delfixyon et d'avoir dit que je le détestais car les mots, même si c'était sous le coup de la colère, avaient eu du mal à sortir de ma gorge et m'avait autant blessé alors que c'était moi qui les avais prononcés.

Je ne savais plus quoi faire et j'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne sentis pas la présence de mon camarade à mes côtés et seuls les grognements de Zima me permirent de le deviner et de sortir de mes pensées. Alors qu'il s'asseyait juste à côté de moi, je détournai simplement la tête, n'ayant pas envie de lui parler, je tenais à rester seule, pour le moment, mais il semblerait qu'il en ait décidé autrement. C'est alors qu'il se mit à me parler et je ne pouvais qu'écouter ce qu'il tenait à me dire: il m'expliqua qu'il ne venait pas dans le but que je lui pardonne mais pour me donner une réponse à la question que je lui avais posée avant que l'on entre dans la salle de bal et qu'après, il n'entendra plus parler de moi. Il rajouta que j'avais raison sur le fait qu'il était un imbécile mais qu'il n'avait pas osé dire ce qu'il ressentait depuis le début. En entendant cette dernière phrase, je fus très attentive, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire par là et, d'un côté, je me demandais ce que pouvait bien être la réponse et je me priais à espérer que la réponse soit qu'il ne me considérait pas seulement comme une simple amie, même si je lui en voulais.

Il me déclara alors qu'il m'aimait et que c'était ainsi depuis le début mais qu'il n'avait jamais osé me le dire jusqu'à présent, peut être à cause du fait qu'il avait été seul trop longtemps. Je pouvais sentir mon propre cœur tambouriner dans ma poitrine et j'avais l'impression qu'il allait exploser à tout moment tellement les paroles de Delfixyon avait provoqué un effet étrange. Il rajouta qu'il ne voulait pas me le dire mais que d'un autre côté, il ne voulait que je sois attirée par quelqu'un d'autre, d'où la raison pour laquelle il se montrait très jaloux avec moi. Il déclara que le comportement qu'il avait eu ce soit était totalement puéril et idiot et que cela n'aura fait que nous éloigner, lui et moi, rajoutant le fait qu'il trouvait parfaitement idiot désormais. A mesure qu'il me parlait, j'avais l'impression que ma colère et ma tristesse se dissipaient petit à petit mais je ne voulais toujours pas prendre la parole par rapport à mon camarade car je me doutais qu'il n'avait pas terminé ses explications. Il me déclara que je pouvais rentrer si je le souhaitais et qu'il irait chercher seul l'Innocence, que c'était surement mieux ainsi et que je n'aurais qu'à dire que c'était de sa faute.

Alors que j'allais prendre la parole, je le vis se redresser après m'avoir souri une dernière fois et repartir en direction de la salle de bal. Je me sentais bizarre, désormais, mais j'étais totalement paralysée car je ne savais absolument pas si je devais le rattraper et lui parler ou laisser les choses comme telles. Ses mots résonnaient encore dans ma tête et ne semblaient pas vouloir la quitter de sitôt. Il m'aimait...il m'aimait...Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte alors que tout dans son comportement laissait penser que je n'étais pas qu'une simple amie à ses yeux? Décidément, qui était le plus idiot entre Delfi et moi? Je crois qu'on l'était l'un autant que l'autre pour des raisons totalement différentes. Mais moi, qu'est ce que je ressentais pour lui, exactement? Je n'avais plus renoué le moindre contact humain depuis des années et j'avais refusé de recommencer à créer des liens pour éviter de souffrir encore une fois mais pourtant, je savais que dès l'instant où j'ai permis à mon camarade de me toucher et de me parler, je ne pourrai plus rester à l'écart. De plus, nous étions exactement les mêmes et nous nous comprenions mieux que n'importe qui d'autre.

Alors que je le regardais s'éloigner petit à petit de moi, je sentis quelque chose me mordiller et tirer sur ma robe et je ne mis pas longtemps à voir qu'il s'agissait de Zima qui me disait clairement de me lever et d'aller le voir car je n'aurai plus la moindre occasion, après cela. Je regardai d'abord ma compagne animale puis mes yeux se dirigèrent de nouveau vers Delfixyon et sans que je ne puisse dire pourquoi ni comment, je m'étais redressée et courrais dans la direction du jeune homme tout en lui criant:

" Attends! "

Alors que je le vis s'arrêter et se tourner dans ma direction, je fus bientôt sur lui et je ne tardai pas à me serrer contre lui, refusant de le lâcher. J'avais recommencé à pleurer mais cette fois-ci, ce n'était pas de la tristesse ni aucun autre sentiment négatif mais c'était une toute autre chose qui me mettait dans cet état et qui faisait aussi battre mon coeur à une vitesse que je n'aurai jamais cru possible.

" Je veux rester avec toi! On est censé être une équipe et je refuse de te laisser faire ça tout seul, surtout qu'il peut t'arriver quelque chose et je me le pardonnerai pas, même si tu m'as mis dans cet état. Je sais pas ce que je ressens par rapport à toi car j'ai cessé d'aimer qui que ce soit depuis cinq ans mais je sais au moins que tu es important à mes yeux et que je ne voudrais en aucun cas qu'il t'arrire quelque chose. Je suis désolée de tavoir dit des choses horribles mais ce que tu as fait m'a fait tellement mal que je me suis sentie trahie... "

Tout était terminé, plus aucun son, plus aucune parole, tout était comme avant. C'est comme si depuis ma rencontre avec Leïlan, j'avais vécu autrement, comme ci j'avais été ailleurs pendant tout ce temps et là, maintenant que je la quittai, je revenais dans ce monde de solitude. Peut être était-ce mieux ainsi, après tout j'avais bien vécu des années dans ce monde, dans ce monde, je savais toujours à quoi m'attendre.. C'était un monde sans joie, sans rire, sans pleure, un monde où il n'existe rien, où je suis seul. Enfin c'est ce que je pensais, Leïlan avait vécu dans ce même monde, et dans c'est dans ce monde que nous nous étions rencontré, peut être qu'au bout de la solitude il existe une solution.. Mais visiblement, je l'avais raté, cette solution ne doit pas être faite pour n'importe qui. J'avais tout fait raté, je ne pouvais être différent finalement, il fallait peut être seulement que je continus ma route seul dans ce monde vide.

Mais ça ne servait plus à rien de se poser toutes ces questions, je devais vivre comme je l'avais toujours fais. Comment ? Je ne sais pas, mais ça serai seul. Mais j'avais beau dire que tout était comme avant, ce n'était pas vrai, il me restait un sentiment qui me tranchait ma poitrine, ce sentiment était celui que j'avais caché au fond de moi depuis la mort de ma soeur, c'était la tristesse. J'éprouvais la même sensation, je venais de perdre un être chère, aussi vite, sans que je ne puisse faire quelque chose, sans que je puisses corriger la faute. La situation n'était peut être pas la même mais la conclusion était pareille, j'étais seul.

J'allais donc retourner dans la salle de bal, il fallait que je trouve cette Innocence et que j'en termine avec cette maudite mission, mais c'est à ce moment là que j'entendis Leïlan m'interpeller, je me retournai donc surpris vers elle et je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle était dans mes bras. Cette situation me rappela notre première rencontre, elle s'était également serrée contre moi, mais autrefois c'était parce qu'elle avait brisé cette solitude, cette fois-ci, je ne connaissais pas la raison, pourquoi faisait-elle cela ? Je lui avais causé tant de peine, j'avais été idiot et puéril, alors pourquoi ? J'étais tellement surpris que je ne bougeais pas, je ne disais rien, j'étais simplement heureux. Je lui rendis son affection et la serra également dans mes bras. Mais tout ceci se passa très rapidement et elle se mit à parler d'une traite.

Je n'y croyais pas, après tout ce que je lui avais fait, elle voulait rester avec moi.. Elle parlait pour la mission bien sur, disant que nous étions une équipe, mais cela me suffisait tant qu'elle restait avec moi. Elle dit quelque chose qui restera graver dans ma mémoire pendant très longtemps, "tu es important à mes yeux" , cette simple phrase m'avait tellement réjoui ! Cela faisait combien de temps que je n'avais pas entendu ces mots ? Des années oui, je pense que la dernière personne à l'avoir dis était ma soeur. J'étais important pour elle, c'est comme si une main venait de me tirer du monde de la solitude pour de bon, je voyais enfin ce monde que j'avais pu contempler en étant enfant et que j'avais pu apercevoir lors de ma rencontre avec Leïlan... Elle commençait même à s'excuser, mais pourquoi elle s'excuserai, elle avait eu totalement raison. J'allais lui faire la remarque quand je vis au loin quelque chose foncer sur nous.

Aussitôt, Zima, qui avait dû sentir les Akumas arriver, se mit à parer les tirs. Moi je pris Leïlan qui n'avait encore rien vu et était encore dans son explication, et la jeta à terre, et pour la protéger des tirs, activai mon cristal sur ma peau et me servis de mon corps comme bouclier. Je m'en sortis avec peu de dégâts grâce au cristal. Je lui dis aussitôt :

Ca va ? Tu n'as rien ?

Les choses s'étaient passées si rapidement que j'étais incapable de dire et penser clairement et il me faudrait un petit moment avant que je ne puisse retrouver la notion de l'espace et du temps autour de moi. D'abord, il y avait eu le moment où j'avais cessé peu à peu d'en vouloir à Delfixyon, même si ce qu'il m'a fait avait été extrêmement douloureux et que je m'étais sentie trahie en un instant. Cependant, j'avais fini par comprendre les raisons de son comportement vis à vis de moi et j'en suis restée surprise et déboussolée au plus haut point: mon camarade venait de m'annoncer qu'il m'aimait. Moi qui avais cessé de vouloir aimer ou, au moins, entretenir une quelconque relation avec les autres humains, je crois que c'était le premier lien spécial que j'entretenais avec une personne depuis des années. Et puis, je ne pouvais que m'interroger aussi car j'ignorais ce que je pouvais ressentir pour Delfi, si c'était quelque chose de réciproque ou s'il n'était qu'un ami à mes yeux, j'étais incapable de le dire. En tout cas, je tenais à lui plus qu'autre chose et s'il devait lui arriver malheur, j'en souffrirai beaucoup et je ne me le pardonnerai certainement pas tellement je m'en voudrai.

Mais je n'eus pas le temps de penser plus que je me sentis projeter au sol, en même temps que je pouvais entendre des bruits d'explosion tout autour de nous, me faisant facilement deviner qui était à l'origine: des Akumas! Alors que je rouvris les yeux, que j'avais fermé avant de tomber sur le sol, je pus remarquer que j'étais allongée sur le dos avec Delfixyon juste au-dessus de moi, semblant m'avoir protégée des explosions, étant donné qu'il était recouvert de cristal. Cependant, je ne pouvais qu'être très gênée de la proximité entre mon camarade et moi et le fait qu'il soit carrément sur moi, même dans le but de me protéger, me fit rapidement rougir. Cela m'arrivait un peu trop fréquemment, ces derniers temps et il va falloir que j'apprenne à me contrôler un peu mieux en présence de Delfi, même si cela n'allait pas être une véritable partie de plaisir. Mais j'avais suffisamment appris à rester neutre et fermée avec les gens que je devrai y parvenir aisément et éviter que l'on cherche à me poser des questions que je trouverai gênantes. Aussi, je ne tardai pas à reprendre une couleur normale et lorsque mon camarade me demanda si ça allait et que je n'avais rien, je lui répondis simplement:

" Ne t'inquiètes pas, je vais très bien. Par contre, si tu pouvais t'écarter un peu pour que je me redresse, j'apprécierai beaucoup et c'est quelque peu gênant... "

Cela fut très rapide, je crois que Delfixyon était aussi gêné que moi de cette position quelque peu délicate mais je pense qu'il avait réagi ainsi uniquement dans le but de me protéger et éviter que je sois blessée. Heureusement pour lui, il n'était pas blessée grâce à son Innocence mais il va falloir que je dise bien à mon camarade de faire aussi attention à lui car si l'un des tirs le touchait, cela sera la mort assurée. Mais le connaissant, il sera prudent mais s'assurera aussi que je sois en sécurité, étant donné qu'il valait mieux que je sois à l'écart du combat pendant que Zima se battait sous sa forme de loup géant. Lorsque je fus debout, la première chose que je vis fut un groupe d'Akumas, ils devaient être une dizaine, peut être un peu plus, et déjà Zima commençait à les détruire, évitant les tirs des autres créatures. Je savais déjà que le compte à rebours avait commencé dès l'instant que mon Innocence s'était activée, ce n'était plus qu'une question de temps avant que je ne commence à avoir des maux de tête avant de tomber dans l'inconscience, par la suite. Et là, Delfi ne pourra forcément me protéger et Zima sera trop vulnérable pour pouvoir m'aider aussi.

C'est alors que je pensai à quelque chose lorsque mes yeux se posèrent sur la salle de bal, où je voyais les gens s'agiter, se demandant bien ce qu'il était en train de se passer dehors tandis que d'autres essayaient déjà de vouloir s'en aller. Je repensai à la conversation que j'avais eu avec mon précédent cavalier: il me disait que tous les objets importants du propriétaire des lieux se trouvaient dans le bureau de ce dernier. Son bureau se trouvait obligatoirement dans la résidence et peut être que l'Innocence se trouvait parmi tous les objets du noble, c'était probable mais pas encore tout à fait sur. Il fallait que j'aille vérifier au plus vite que les informations que mon cavalier m'avait données, étaient bien vraies ou s'il s'était trompé dans ce qu'il m'avait dit peu de temps avant. Je regardai un instant le combat puis je me tournai vers Delfixyon avant de lui dire rapidement:

" Delfixyon, je dois aller dans la résidence! Le noble avec qui je dansais tout à l'heure m'a dit que l'Innocence se trouvait peut être dans le bureau du propriétaire et il faut que j'aille vérifier! Je te fais confiance pour retenir les Akumas avec Zima et autant que je profite d'avoir assez de force pour faire mes recherches avant que mes migraines ne commencent à apparaître! Ne prends aucun risque pendant mon absence et rejoins moi lorsque vous aurez terminé avec les Akumas, de l'aide supplémentaire ne sera pas de trop. "

Aussitôt que j'eus terminé de lui parler, je retournai précipitamment dans la salle de bal, essayant de me frayer un passage à travers les personnes présentes, ce qui n'était pas une tâche des plus simples vu que l'inquiétude était à son comble. Heureusement, je parvins à arriver jusqu'aux escaliers de la demeure et j'entrepris de les monter rapidement, personne ne faisant quoi que ce soit pour m'en empêcher aussi, j'avais donc le champs libre sur ce point. Je finis par arriver dans un long couloir où plusieurs portes se trouvaient de chaque côté des murs, me désespérant à l'avance tellement il y avait de pièces mais je ne pouvais pas reculer alors que j'étais aussi proche du but. Je me mis donc en quête de trouver le fameux bureau, en espérant que le propriétaire ne soit pas à l'intérieur, sinon, j'aurai beaucoup de soucis à me faire et je ne tenais pas à m'attirer des ennuis supplémentaires, j'en avais déjà assez comme ça. De plus, allez savoir ce que cet homme pourrait s'imaginer et faire si jamais il me voyait dans son bureau, étant donné que c'était un grand séducteur et qu'il aimait les femmes, je serai alors bien mal barrée.

Je venais déjà d'inspecter cinq portes différentes, chacune étant soit des chambres, soit des salles de bain, mais aucune d'entre elles n'étaient un bureau, ce qui commençait sérieusement à m'agacer. C'est alors qu'à la neuvième porte que j'ouvrais, je remarquai que la pièce était totalement différente des autres et à ma plus grande joie, il s'agissait d'un bureau et il n'y avait personne à l'intérieur. Alors, le plus silencieusement possible, j'entrebâillai la porte et la refermai en silence afin que personne ne puisse remarquer que j'étais bien rentrée dans la pièce. Cependant, il y faisait plutôt sombre et j'entrepris d'allumer la lumière, éclairant le bureau d'une lumière assez forte pour que je puisse voir ce qu'il y avait autour de moi. Bon, la pièce semblait être d'une taille assez respectable et je vis uniquement une table en bois de chêne massif avec une chaise en bois aussi ainsi que de nombreuses étagères contenant divers livres. J'allais y passer un moment dans ce bureau avant de pouvoir trouver ce que je cherchais mais je ne désespérai pas pour autant, sachant parfaitement qu'il fallait que je me dépêche car j'ignorai depuis combien de temps j'avais commencé mes recherches et Zima n'allait pas rester sous sa forme indéfiniment.

Et pendant que je commençais à rechercher partout dans le bureau, je ne vis pas que la porte derrière moi était en train de s'ouvrir lentement et silencieusement et que quelqu'un était en train de rentrer à son tour dans la pièce. C'est seulement lorsque je sentis qu'on me saisissait que j'eus le réflexe de crier mais cela fut de courte durée lorsque je finis par tomber dans l'inconscience...

Elle avait l'air d'aller bien, au moins j'aurai réussi à faire quelque chose de bien durant cette soirée, mais elle se mit à rougir, chose que je comprenais vu la position dans laquelle nous nous trouvions. Mais je n'avais jamais eu l'intention de profiter de la situation pour me rapprocher d'elle, j'avais juste voulu la protéger et je m'en fichais de ce qui aurai pu arriver à mon corps si l'un des missiles m'avait toucher.

Heureusement, j'étais indemne, mon cristal avait pu me protéger complètement cette fois-ci, si un seul de ces missiles avait réussi à me toucher, le virus se serai propager dans mon corps et je serai mort en quelques secondes. Leïlan me demanda de m'écarter trouvant que la position était un peu gênante, il est vrai que pendant que j'avais inspecté nos corps je n'avais pas bouger, mais j'étais tout aussi gêné qu'elle et je m'écartai donc après qu'elle me l'ait demandé. Tout semblait aller mieux, elle n'avait plus l'air en colère contre moi, tout était comme avant, tout à part le fait qu'elle sache ce que je ressens pour elle. Moi, j'ignore toujours ce qu'elle pense de moi, et je me questionne encore et toujours.

Le combat n'allait pas être des plus faciles, il y avait une dizaine d'akumas, tous de niveau 1 sauf un qui était de niveau 2. Mais je voyais au loin d'autres akumas arriver, ils avaient dû remarquer l'Innocence se trouvant dans le manoir, il fallait la trouver avant eux. Leïlan se retourna vers moi et me dit qu'elle allait retourner dans le manoir car son cavalier lui avait dit que le propriétaire rangeait tous ses objets précieux dans son bureau, elle allait donc vérifier en me laissant Zima pour m'aider au combat. Autre chose, elle m'avait dit quelque chose qui me gêna quelque peu, elle me faisait confiance. Oui, elle me donnait sa confiance, chose que je n'avais pas pu faire envers elle, je me sentais mal et je repensais à ce que j'avais fais et me disais que j'aurai dû tout simplement lui faire confiance, elle ne s'était jamais posée des questions vis à vis de moi, elle m'avait fait confiance depuis le début. Moi je ne lui avais jamais donné.

Je me sentis donc mal au départ, mais ces mots me donnèrent aussi du courage et de la détermination, je me devais de réussir ce combat et de la rejoindre une fois celui-ci terminé, et il fallait que je le termine rapidement, qui sait combien de temps Leïlan pourrai tenir avant de tomber dans le coma comme l'autre fois. Je la voyais donc se frayer un chemin pour retourner dans la salle de bal, la porte se ferma et je ne la voyais plus, je n'avais plus qu'à m'en remettre à elle, à lui faire confiance. Je ressortis mon épée, et fonçai sur le champs de bataille, je me mis à éliminer plusieurs akumas, le duo entre Zima et moi s'était amélioré depuis la dernière fois, nous nous protégions mutuellement, et avec cette entente parfaite les ennemis se faisaient de moins en moins nombreux.

La victoire était à notre portée jusqu'à que plusieurs akumas débarquent sur le champs de bataille. Ces akumas étaient ceux que j'avais vu au loin tout à l'heure et que j'avais complètement oublié pendant un moment, le combat n'allait pas être aussi facile que prévu finalement. Et il n'y avait pas que des akumas de niveau 1 qui venaient de débarquer, deux autre akumas de niveau 2 étaient présents également. Le combat continuait donc, je me protégeais tant bien que mal contre le nombre de tir qui arrivaient sur moi, mais les akumas de niveau 2 me donnaient du fil à retordre, tout comme à Zima. Le premier de ce trio avait deux lames à la place de ses bras, il était petit et souple. Le deuxième lui, avait un gros bouclier tirant des aiguilles venimeuses, ce pouvoir me fit penser légèrement au Bookman mais bien sur en moins puissant. Le troisième, était assez dangereux, il tirait des lasers avec sa bouche qui étaient assez puissants, cela s'annonçait compliqué.

Cela faisait déjà un moment que Leïlan était dans la salle de bal, je me demandais si elle avait finalement réussi à trouver le bureau et si elle allait trouver l'Innocence que nous cherchions tant. Mais je ne pouvais pas douter d'elle, je me devais de lui faire confiance tout comme elle le faisait pour moi. Cette confiance me donnait encore le courage de me battre, je voulais la rejoindre à tout prix, et je pense que c'était pareil pour Zima. Je ressentais quelque chose que je n'avais pas ressentis depuis un moment, c'était de l'inquiétude, la peur que quelque chose arrive à la personne à laquelle je tiens, j'étais de moins en moins froid depuis quelque temps, le mur que j'avais fais autour de moi se dissipait petit à petit, elle m'avait changé.

Mais je n'avais pas remarqué quelque chose d'important, oui un des akumas de niveau 2 avait disparu, c'était le plus dangereux, celui aux lasers. Je me mis à regarder autour de moi, mais sans le trouver. C'est là que j'entendis un cris, je reconnus de suite le cris de Leïlan, je pouvais imaginer le pire et c'est bel et bien ce qui se passait : pendant mon combat, l'akuma aurai profité de ma distraction pour passer derrière moi et se rendre au manoir et il aurai surement trouvé Leïlan et... Non ! Je dois aller la sauver ! Elle m'avait donné sa confiance et j'ai failli une fois de plus, je ne suis qu'un bon à rien. Je dois agir avant qu'il ne soit trop tard, je fais un grand mur de cristal empêchant les Akumas de passer et cours vite avec Zima vers le manoir.

C'est un vrai labyrinthe, je ne trouve pas le bureau, et il ne reste plus personne dans le manoir à qui demander. Et je dois me dépêcher pour sauver Leïlan mais également car le mur de cristal ne tiendra pas longtemps. Je finis enfin par la trouver, elle est inconsciente ou même pire.. Et l'akuma est sur le point de la tuer, à cette distance, je ne pourrai jamais l'atteindre à temps ! C'est dans cet instant désespéré que Zima fonce sur l'akuma et arrive à l'éloigner de Leïlan, mais la louve commence à reprendre sa forme normale, je me dépêche donc vite de l'aider à achever l'akuma pour de bon.

Une fois achevé, j'allai vers Leïlan mort d'inquiétude, heureusement elle respirais encore ! Je n'étais pas arrivé trop tard, quel soulagement. Elle ouvrit les yeux et je lui dis encore une fois.

Je ne pense pas que je dois te reposer la même question, mais tu vas devoir te lever vite, les akumas ne vont pas tarder à arriver.

J'avais fini par perdre connaissance, pas à cause du fait que Zima était encore sous sa forme activée, non, je pouvais encore tenir largement avant que mes maux de tête se présentent, mais il semblait que l'on m'ait prise par surprise. J'ignore qui avait fait cela mais la dernière chose que j'avais vu avant de m'évanouir fut une créature étrange et quelque peu répugnante, bien pire que les Akumas que j'ai pu combattre jusqu'à présent. Cependant, ma conscience continuait encore de fonctionner et mes pensées se dirigèrent naturellement vers Delfixyon ainsi que vers Zima, me demandant ce qu'il pouvait bien se passer de leur côté, s'ils arrivaient à tenir face aux Akumas et s'ils ne se mettaient pas en danger. Je faisais suffisamment confiance à mon camarade pour savoir qu'il ne prendrait pas le moindre risque inutile et de toute façon, je faisais largement confiance à mon Innocence pour le protéger en cas de besoin. Mais, à présent que je n'étais plus totalement éveillée, je redoutais désormais la suite et je craignais qu'il ne finisse par arriver malheur à cause de tous les Akumas présents que j'avais pu voir avant de retourner dans la salle de bal.

Cependant, je remarquai que toutes mes inquiétudes étaient dirigées sur Delfi et je ne pouvais qu'espérer qu'il s'en sorte bien, qu'il ne soit pas blessé par les attaques des Akumas car si un seul de ces missiles le touchait, cela serait la mort assurée. Non, je ne pouvais pas me permettre de penser de cette façon, je devrai plutôt prier intérieurement que tout se passe bien dehors et qu'ils auront bientôt terminé pour venir me rejoindre et m'aider. De plus, en repensant à ce que j'avais pu voir de mon agresseur, j'avais le sentiment que l'aura qui l'entourait était tout sauf positive, elle était même démoniaque et une soif de tuer s'en dégager plus qu'autre chose. Une angoisse me vint soudain alors que je comprenais enfin que ce que j'avais ressenti venait tout simplement d'un Akuma: visiblement, celui-ci avait réussi à me suivre et à échapper à la surveillance de Delfixyon et de Zima, m'attaquant alors que j'étais sans défense. Décidément, j'avais la manie d'attirer les ennemis avec une facilité hallucinante et bien entendu, c'était quand j'étais en état de faiblesse et que je ne pouvais pas me défendre convenablement, ce que je trouvais plus que pénible.

Et pourtant, alors que j'ouvris lentement les yeux, encore un peu assommée par le coup que j'avais reçu un peu plus tôt, je fus surprise de voir que j'étais encore vivante mais je compris très vite pourquoi dès que je vis Delfi ainsi que Zima, à mes côtés. Ils étaient venus et ils m'avaient sauvé, une fois de plus, alors que j'étais en danger et je ne pouvais que leur en être reconnaissante, même si je savais parfaitement qu'ils ne m'auraient guère laissée tomber: Zima était mon Innocence et pour ce qu'il s'agit de mon camarade, je savais désormais les raisons qui l'animaient à vouloir me protéger. Mais moi, je ne savais toujours quels pouvaient bien être mes sentiments par rapport à lui, c'était encore bien trouble et il faudrait qu'il se passe quelque chose pour que je puisse enfin mettre mes propres sentiments au clair. Bien que cette idée me fit peur, car cela impliquait le fait que Delfi devra sans doute être blessé ou même pire, je savais parfaitement que c'était aussi un des seuls moyens pour que je puisse enfin savoir. Mais cela, je préférai le garder pour moi et éviter de le mentionner car je ne voulais pas créer de problèmes et si cela se passait mal, j'en assumerai seule les conséquences.

Ainsi, alors que mon camarade me fit la remarque qu'il n'était pas nécessaire de me reposer la question, c'est à dire si j'allais bien et si je n'étais pas blessée, il rajouta que je devais me lever vite car les Akumas ne vont pas tarder à arriver. Après avoir brièvement hoché la tête, je me redressai lentement, me mettant d'abord en position assise mais je ne tardai pas à me relever, bien que je pouvais sentir mes jambes trembler un peu, j'avais encore assez de volonté et de force pour rester debout et marcher un peu. Je me tournai alors vers Delfixyon et lui déclara alors:

" S'ils ne vont pas tarder à arriver, allons les accueillir comme il se doit. Il me semble que l'un d'eux s'est invité sans autorisation. "

Oui, je bouillonnais de colère qu'une de ces choses se soit permise de me faire un coup pareil et les autres Akumas n'allaient certainement pas faire long feu plus longtemps tellement j'étais furieuse. En tout cas, la colère me rendait nettement mes forces et nous ne tardions pas à sortir du bureau et au moment où nous finîmes par atteindre les escaliers qui descendaient en direction de l'entrée que j'entendis un bruit ressemblant à du verre ou du cristal qui se brisait. C'est à cet instant que je vis plusieurs Akumas rentrer dans la pièce, au même instant que Zima reprit sa forme de loup géant et se précipitait déjà sur les premiers monstres de métal, les faisant exploser dans un fracas assourdissant. Je savais maintenant que Delfi n'allait pas tarder à retourner au combat pour aider ma compagne animale mais je ne pouvais que me sentir inquiète, surtout à cause de ce que j'avais pensé un peu plus tôt sur le fait qu'il faudra surement qu'il soit blessé. Je ne le voulais en aucun cas mais j'avais besoin de confirmer si ce que je ressentais pour mon camarade était seulement de l'amitié ou si j'avais fini par être amoureuse, moi aussi. Je devais en avoir le cœur net.

Mon regard se posa alors dans celui de Delfi et je restai ainsi pendant un long moment, je sais qu'il n'était pas nécessaire que je lui dise d'être prudent, il en avait parfaitement conscience et savais que je me ferai du soucis, sinon. Ce fut après cela que je le vis s'éloigner et rejoindre Zima dans le combat qui s'annonçait mais je constatai qu'il n'y avait pas que des Akumas de niveau un et que celui qui m'avait attaqué, un Akuma de niveau deux d'après ce que j'avais compris, n'était pas le seul dans cette situation. En effet, je pouvais voir deux autres Akumas ayant passé le niveau supérieur: un avait des lames à la place des bras tandis que le deuxième avait une sorte de bouclier et tirer des aiguilles. Ce dernier était aux prises avec Zima et mon Innocence lui donnait du fil à retordre en sautant et en esquivant ses attaques tandis qu'elle attaquait l'Akuma avec force, faisant fissurer le bouclier du monstre petit à petit. Cependant, l'autre était beaucoup plus difficile à attraper et combattre car il était très rapide et je devais m'y reprendre à plusieurs fois pour essayer de suivre ses mouvements dans le combat. Au moins, aucun des Akumas n'avait remarqué que j'étais présente et sans défense, une nouvelle fois, trop occupés à devoir se battre contre Delfixyon et Zima.

Cependant, le fait que je ne sois que spectatrice m'était quelque peu bénéfique car je pouvais voir ce qu'il se passait et ce que je vis eut l'effet d'un électrochoc dans mon esprit: l'Akuma de niveau deux, celui armé de lames, cherchait jusqu'à présent un moyen de se débarrasser d'un des deux gêneurs et ce n'était pas Zima qu'il visait jusqu'à présent mais c'était Delfixyon! Bon sang, il était trop occupé avec les autres Akumas pour le remarquer et Zima en avait bientôt fini avec l'autre niveau deux mais elle ne sera pas assez rapide pour intervenir et le protéger. A cet instant, plus aucune pensée ne circula dans mon esprit et mon corps se mit à bouger tout seul, comme si mon esprit voyait la scène mais ne pouvait plus intervenir: je pouvais donc seulement me voir descendre les escaliers en courant, mon regard se focalisant uniquement sur mon camarade et rien d'autre. Alors que je courais vers lui, je ne pus me retenir de lui crier:

" Delfixyon, attention! "

Alors que l'Akuma allait planter une de ses lames, je poussai Delfi avec force, assez pour qu'il ne soit pas touché mais malheureusement pour moi, la lame m'entailla en partie au niveau du ventre et bien que la blessure ne soit pas aussi grave, je ressentis une douleur atroce. Mes jambes ne portaient plus et je me retrouvai rapidement allongée sur le sol, mes mains se trouvant au niveau de ma blessure tandis que j'essayais de garder une respiration calme pour ne pas m'évanouir une seconde fois. Mais malgré tout, j'étais heureuse car j'avais pu protéger Delfixyon et l'empêcher d'être gravement blessé voir même tué par cet Akuma et je me rendis compte qu'il n'était pas seulement un simple ami à mes yeux, il était bien plus que cela à mes yeux: j'étais finalement tombée amoureuse, sans avoir réussi à m'en rendre compte. Et alors que je vis l'Akuma foncer sur moi, je fermai lentement les yeux et attendis ma mort prochaine.

Elle se leva, encore tremblante, elle était encore sous le choc. J'aurai voulu lui demander de rester, mais cela aurai été tout aussi dangereux puisque les akumas ne tarderaient pas à arriver, il fallait qu'elle m'aide à combattre, pour la première fois depuis bien longtemps, je ne pouvais me battre seul. Zima m'avait bien aidé jusque là, elle m'a sauvé à plusieurs reprises et j'ai fais de même pour cette louve, une sorte de lien était né entre l'animal et moi. Zima m'avait donné sa confiance dès le début, elle avait vu en moi aussi bien que Leïlan, ce n'était pas son Innocence pour rien après tout.

Mais je commençais moi aussi à respirer difficilement, faire apparaître ce mur de cristal nous aura certes fait gagner du temps, mais il m'aura aussi grandement fatigué. Depuis le début du combat j'avais été animé par la confiance que Leïlan m'avait donnée, j'avais oublié la fatigue et la douleur, je combattais simplement pour la protéger. Mais depuis que nous étions dans cette pièce, la pression retombait et je sentais que j'avais utilisé bien plus de forces que d'habitude, je ne tiendrai plus vraiment longtemps. Mais je me devais de continuer, Leïlan était aussi fatiguée que moi, je ne pouvais m'arrêter alors qu'elle continuait, et puis, comment puis-je prétendre vouloir me venger du compte si je ne suis pas capable de battre ce groupe d'akumas.

L'expression du visage de Leïlan avait changé, elle était en colère, furieuse, elle bouillonnait intérieurement, elle avait envi d'écraser ces Akumas, cela me fit sourire pour je ne sais quelle raison. Aussitôt, nous sortîmes du bureau et retournâmes dans la salle principale, mais c'est là que je sentis une douleur à la poitrine, la barrière venait de craquer, cela n'arrangeait pas vraiment mon état de fatigue. Les akumas déboulèrent dans la salle de bal et Zima fonça sur eux, Leïlan me constata un instant, elle avait l'air inquiète, cette inquiétude montrait qu'elle avait de la considération pour moi, cela me fit plaisir dans un sens. Mais il était inutile qu'elle me demande d'être prudent, je n'allais pas mourir sous ses yeux, il en était hors de question.

L'akuma aux aiguilles se mit à attaquer Zima, quand à l'autre, il bougeait si vite que je n'avais pas le temps de le suivre, je m'attaquai donc aux autres akumas en attendant, ne pensant pas qu'il m'attaque pour le moment. Zima avait du mal contre son adversaire, il est vrai que son bouclier était gênant, mais elle n'avait pas besoin de moi pour autant, ses coups parvenaient à fissurer petit à petit ce bouclier et il ne tarderai pas à tomber sous ceux-ci. Mais je ne pouvais pas m'attarder à regarder ce combat, j'étais déjà assez occupé de mon côté d'autant plus que je n'étais pas à cent pour cent de mes capacités. Mais le nombre d'ennemis diminuaient et je commençais à me dire que ça allait être faisable.

Mais, il y avait quelque chose que je n'avais pas remarqué pendant ce temps, j'étais tellement absorbé dans mon combat que je n'avais pas vu que l'autre Akuma de niveau deux approchait derrière moi, enfin si je le vis mais trop tard, il allait me porter un coup dans le dos et je n'aurai pas le temps de l'esquiver, dans cet instant crucial, je n'eus le temps que d'entendre Leïlan me disant attention et aussitôt j'entendis un son de lame retentissant, mais ce n'était pas moi qui était touché, c'était Leïlan.

Elle venait de me protéger, elle était transpercée à moitié au ventre, et le poison commençait à l'atteindre. Mais pourquoi venait-elle de faire ça ? Elle venait de se sacrifier à ma place, sans réfléchir, elle venait de foncer tête baisser devant la mort sachant parfaitement qu'elle allait être blessée. J'étais impuissant finalement, j'étais censé la protéger et c'était elle, en cet instant, qui venait de le faire. Je venais moi même de la tuer en quelque sorte, j'avais mal, je ne savais pas quoi faire, j'étais figé devant cette scène d'horreur, devant le pire scénario possible, mais elle était gagnée par le poison et l'akuma allait recommencer à attaquer, je poussai un cri et utilisai mes dernières forces pour créer une sphère de cristal autour de Leïlan et moi. Je n'avais malheureusement pas assez de force pour en créer un aussi pour Zima mais elle avait réussit à tuer son adversaire juste avant, aussi je dis :

Zima, tu vas bientôt retrouver ta forme normale, fuis et cours te cacher en attendant !

La louve d'abord hésitante finit par partir se cacher tout en reprenant sa forme normale, la barrière n'allait pas tenir longtemps, il fallait que j'agisse vite. Je vis à côté de moi la bague que la dame nous avait confiée pour cette mission, elle avait dû tomber lorsque Leïlan m'avait percutée, le bijou s'était séparé de l'anneau, et chose étrange, il y avait une sorte de liquide que l'on pouvait apercevoir, je compris qu'il s'agissait d'un remède contre le poison des akumas du moins je l'espérais, cette bague ne servait donc pas à rien. J'ouvris la bouche de Leïlan rapidement et lui versai le liquide, aussitôt le poison se dissipa, et elle respirait encore, elle était sauvée pour le moment.

Je dis pour le moment car la situation dans laquelle nous nous trouvons n'est pas des plus favorable. Le cristal va bientôt se briser, je n'ai plus de force, Zima ne peut plus agir, Leïlan est dans le coma, nous sommes perdus. Je baissai donc les yeux et me résolus à mourir, mais c'est là que j'entendis une explosion, puis une autre, les renforts arrivaient. Je voyais Zima dans sa forme de louveteau accompagnée de la dame qui nous avait accueillit ainsi que quelques exorcistes qui devaient être dans les parages, je compris que Zima avait dû aller la chercher rapidement dès que je l'avais vu partir. Les exorcistes étant cinq ou six, ils ne tardèrent pas à en finir avec cette bataille, nous étions sauvé.

Le cristal se brisa de lui même, je pouvais encore tenir debout, et je tenais Leïlan dans les bras, je n'étais animé que par mon désir de la sauver une fois de plus. Je la confis à la dame, et allai chercher l'Innocence dans le bureau maintenant qu'il n'y avait plus personne, je m'y rendis avec Zima. Celle-ci, grâce à son flair, ne tarda pas à trouver l'Innocence. Une fois l'innocence en main, nous rentrâmes dans la maison de la dame où nous restâmes pendant quelques jours le temps de nous rétablir. Leïlan dormait encore mais elle n'était plus en danger grâce aux soins qu'on lui avait apporté.

Puis un matin, pendant que je la regardait à son chevet, elle ouvrit un oeil et me regarda..
Je lui dis en souriant, et d'un air blagueur :

Je pense que cette fois-ci, la question peut se poser, aha.

Encore une fois, j'étais tombée dans l'inconscience, pas à cause des effets de l'Innocence, c'était même la première fois que cela m'arrivait et franchement, j'aurai largement préféré que cela soit les maux de tête qui me mette dans cet état plutôt que la douleur atroce que j'avais ressenti durant la mission. Oui, je pense que maintenant, je réfléchirai à deux fois avant de m'interposer entre une personne et un Akuma car franchement, c'était quelque chose de très douloureux, sans compter que les armes des Akumas étaient généralement faites de poison. Et j'avais plus que conscience que l'Akuma de niveau deux avait du poison sur lui et que si je n'avais rien fait, cela serait Delfixyon qui aurait reçu le coup à ma place et cela aurait été lui qui serait contamminé et qui aurait pu mourir. Mais le fait que cela soit moi qui me soit interposée et qui ait été touchée à sa place, me satisfait cat je ne crois pas que j'aurai pu supporter qu'ue mon camarade soit blessé et puis, on va dire qu'il n'a pas cessé de me protéger lors de cette mission. Il y avait d'abord eu lorsque les Akumas ont commencé à attaquer la salle de bal, lorsque je me suis retrouvée évanouie dans le bureau à cause de l'Akuma qui m'avait suivi et attaqué mais Delfi et Zima étaient arrivés à temps pour que je ne sois pas blessée et maintenant, ce n'était pas lui qui m'avait sauvée mais moi et j'en étais plus que soulagée.

Cependant, quelque chose m'étonna quelque peu: comment c'était possible que je puisse encore penser correctement, que je puisse encore ressentir la douleur, bien qu'elle soit minime à côté de ce que j'avais ressenti lorsque l'Akuma m'avait transpercée? Alors que j'avais été gravement blessée et que j'aurai dû avoir du poison d'Akuma dans le corps, pourquoi puis-je encore respirer et vivre? Quelque chose n'allait pas et cela me surprenait un peu. Qu'est ce que je devais comprendre? Que j'étais bel et bien vivante, certes, mais encore? Si je suis vivante, est-ce que Delfixyon était vivant, lui aussi? Est ce que Zima allait bien malgré ce qu'il venait de m'arriver? Je n'avais même pas repris connaissance que je me triturais déjà l'esprit alors que je ne savais pas tout ce qui était arrivé après être tombée dans l'inconscience, je ne sais même pas depuis combien de temps j'étais restée ainsi et le fait de ne pas savoir m'agaçait plus que de raison et me donnait encore plus de envie de voir ce qui était arrivé depuis le temps. Je me faisais du soucis pour mon camarade ainsi que pour mon Innocence et je ne pouvais que prier qu'il ne leur soit rien arrivé car je pouvais être sûre que je ne me le serai jamais pardonnée et que je m'en aurai beaucoup voulu. De plus, je me souvins alors de la raison pour laquelle j'avais choisi de protéger Delfi et même si je n'en étais sûre, il fallait que je vérifie encore quelque chose.

C'est à ce moment là que j'ouvris les yeux pour remarquer que je n'étais plus dans la salle de bal et je n'eus aucun mal à reconnaitre l'endroit où je me trouvais: c'était une des chambres de la maison de la femme qui nous avait aidés, mon camarade et moi, au sujet de la mission. Mais qu'est-ce que je pouvais bien faire ici? On avait dû m'y transporter le temps que je me rétablisse, même si la douleur que je ressentais au niveau de mon ventre me disait clairement que j'allais y rester encore un moment et cela n'allait certainement pas me déranger. Cela me servira de leçon: ne plus se faire transpercer par une de ces machines assoiffées de sang car cela peut être extrémement douloureux et les chances de survie sont quasi nulles. Cela serait le conseil que je donnerai à quelqu'un qui se retrouverait en face d'un Akuma, surtout si ce dernier est un niveau deux. En tout cas, j'étais bien rassurée de voir que cette mission était enfin terminée mais j'étais quelque peu déçue, tout de même: c'était ma toute première mission et j'avais l'impression que c'était un désastre. J'étais partie pour voir cela positivement mais avec ce qu'il s'était passé d'abord durant le bal avec la stupide jalousie de Delfixyon qui m'a passablement énervée au point que je le gifle, et même si je lui ai un peu pardonné son jeu puéril, je n'en reste pas moins énervée contre lui, et enfin, il y a eu le moment où j'ai été blessée par l'Akuma.

C'est la dernière fois que je me retrouve dans une situation aussi piteuse que celle-là et je me jurai intérieurement que les seules fois où je tomberai à nouveau dans les pommes, cela sera uniquement lorsque j'utiliserai trop longtemps le pouvoir de Zima et uniquement pour cela. Sinon, je crois que je ne survivrai pas très longtemps face aux Akumas si je devais mourir à cause de ces maudites créatures mécaniques et cela deviendrait très vite lassant de se faire avoir à tout les coups. Enfin, tant que je n'en fais pas une habitude, je pense que cela devrait bien se passer et il faut juste maintenant que je travaille un peu plus mes réflexes et mes sens plutôt que mon endurance par rapport au pouvoir de Zima. J'arrive parfaitement à tenir un peu plus d'une heure sans avoir la moindre migraine et le temps qu'il me reste avant de m'évanouir se résume à environ une demi-heure, ce qui est largement suffisant, du moins pour le moment et tant que je n'aurai à faire qu'à des akumas car lorsque je croiserai un Noah, les choses seront alors totalement différentes et j'en avais parfaitement conscience. Je pouvais donc m'estimer chanceuse d'être encore en vie malgré que j'ai eu affaire, pour la première fois, à des Akumas d'un niveau bien plus élevé que ceux dont j'avais l'habitude de me battre et j'espèrai ne pas rencontrer tout de suite d'autres créatures bien plus puissantes que je combats déjà.

Et alors que j'allais me redresser, malgré la douleur de la blessure à mon ventre, je vis alors une boule de poils blancs sauter d'abord sur le lit avant de me sauter dessus, pile à l'endroit où j'étais blessée, je me retins à grande peine de pousser un cri de douleur. Certes, Zima ne pèse pas grand chose à côté d'un être humain mais en atterissant de cette manière là, on pouvait être sur que c'était plus que douloureux et pour mon cas, c'était même la pire des tortures, moi qui n'ai pas souvent été blessée vu que je restai en arrière, bien à l'abri des attaques des Akumas tandis que ma louve s'occupait d'attaquer et de se défendre contre les monstres mécaniques. Je me contentai donc de faire une légère grimace de douleur pendant que ma petite compagne à pattes jappait légèrement de bonheur, montrant clairement qu'elle était heureuse de me voir, en vie et en seul morceau, qui plus est. Elle aussi avait l'air de bien se porter, au moins il n'y a pas eu de gros problèmes durant mon repos forcé et c'était au moins une bonne nouvelle même si je ne savais toujours pas ce qui avait bien pu arriver pendant que j'étais encore évanouie. Et je pense que ma réponse n'aurait pas tardé bien longtemps car je finis par me rendre compte qu'il y avait quelqu'un d'autre, à part mon Innocence, qui se trouvait aussi dans le pièce et je devinais sans mal de qui il pouvait s'agir, après tout, il était là la première fois aussi.

Je tournai la tête sur le côté pour voir que Delfixyon était là, à mon chevet: Il avait dû veiller sur moi pendant tout ce temps, sans doute plusieurs jours, attendant que je me réveille enfin, comme la dernière fois... Sauf que cette fois, il y avait des choses que je connaissais à propos de mon camarade et très vite, sa déclaration me revint à l'esprit ainsi que ce que moi, je ressentais pour lui, ou du moins, que j'essayais de comprendre malgré tout. Il y avait un léger silence mais qui était loin d'être dérangeant, c'était souvent le meilleur moyen qu'on avait pour se comprendre, Delfi et moi, et peu de personnes arrivaient à saisir ce mode de communication entre lui et moi. Cela ne dura pas très longtemps et très vite, je vis un sourire apparaitre sur les lèvres de mon camarade, chose extrémement rare, avant qu'il me dise, d'un ton taquin, si cette fois-ci, la question pouvait se poser. Je compris très vite de quelle question il parlait, celle de savoir si j'allais bien ou pas et si je n'avais rien. Sauf que son air hilare me vexa quelque peu et je devins un peu rouge, sauf que j'ignorai totalement si c'était de la gène, un peu de colère ou si c'était à cause du fait que je repensais aux paroles de mon camarade à propos de ses sentiments envers moi. J'étais incapable de répondre et je tournai la tête pour qu'il ne voit pas davantage les rougeurs qui commençaient à apparaitre sur mon visage et qui m'agaçait encore plus.

Cependant, ne supportant pas de l'entendre rire, je posai de nouveau mes yeux gris sur lui et mon regard se fit un peu plus froid que d'habitude tandis que ma voix se montra quelque peu sèche et tranchante, comme la première fois que l'on s'était rencontré:

" Rigole, rigole, en attendant ça aurait pu être toi qui se serait retrouvé dans ma situation et sois sur que j'aurai pris un plaisir tout particulier à la raviver ta douleur! Donc, épargne moi ton rire et dis-moi plutôt ce qu'il s'est passé depuis que je suis tombée dans l'inconscience. "

Oui, je n'ai peut être pas parlé de manière très gentille avec Delfi mais je détestais qu'on se moque de moi, même si ce n'est pas forcément méchant, je n'ai plus le moindre sens de l'humour depuis ce qui m'est arrivé il y a cinq ans de cela et mon camarade semblait ne pas l'avoir remarqué, visiblement.

Le bonheur, voilà ce que j'éprouvais à ce moment précis. Sourire non calculé, ayant tout ce qu'il y a de naturel, il n'y a rien de plus rassurant que de voir se réveiller l'être qu'on aime, cette sensation qu'on éprouve à ce moment précis, la joie de savoir qu'elle est vivante, voir cette lueur présente dans ses yeux, tout ceci est unique. Le bonheur, une sensation qui m'était inconnue depuis des années, mais je savais que c'était ça que je ressentais, je pouvais me souvenir des quelques moments passés avec ma famille, ces quelques moments heureux où j'éprouvais de la joie, voilà ce qui me faisait rappeler ce qu'était le bonheur. Et, pour une fois, ces douloureux souvenirs ne me revenaient pas en tête, seuls des souvenirs heureux me traversaient l'esprit, j'étais comme en trans, tout s'était arrêté, tout ce que je voyais c'était que Leilan était vivante et avait l'air à peu près en forme, et cela était pour moi le plus beau des cadeaux.

Donc, je souriais, un sourire vrai, un sourire montrant mes émotions, je rougissais surement mais je m'en fichais, l'idée de cacher mes sentiments ne me traversait même pas l'esprit, comme si tout ce qui s'était passé n'était pas arrivé, comme si c'était la première fois que je la rencontrais avec le poids de mes sentiments pour elle en moins. En effet, je lui avais tout dit, je m'étais ouvert à elle, les conséquences ? Il n'y en avait qu'une seule, une seule peut être mais surement la plus importante, Leilan savait à présent ce que je ressentais pour elle. Peut être que ma révélation la gênait, peut être que je n'aurai jamais dû lui dire ce que je ressentais, le fait de tout révéler peut vouloir dire tout perdre, essayer de gagner plus qu'une amitié pour n'obtenir que de la gène et de la solitude en échange, voilà le risque. Mais si je n'avais rien dit, une amitié en doute aurai conduit à la fin de notre relation également, vouloir préserver une amitié est la meilleure façon de la perdre. C'est ce que j'ai compris en étant aux côtés de Leilan, pour qu'une relation marche entre deux personnes, ils faut que ceux-ci se disent tout, sinon cette relation est fausse et dénouée d'intérêt.

Le ton que j'avais utilisé, il était loin d'avoir le but de la blesser, et pourtant, Leilan pensait que je me moquais d'elle, chose qui était tout à fait fausse. C'était plus un rire nerveux, ou plutôt de soulagement, c'était le résultat des jours de stresse que j'avais passé à son chevet, ne savant pas quand elle allait se réveiller, c'était l'idée qu'elle ne réveille pas, l'idée de me retrouver seul encore une fois après lui avoir tout dit mais ce n'était en aucun cas pour me moquer de sa situation. Comment le pourrai-je d'ailleurs ? Elle m'avait sauvé, sans tenir compte des conséquences, c'est bien beau de vouloir me protéger mais qu'aurai-je fait si elle serai morte par ma faute ? Cela aurai été pire que la mort. Je me serai détesté pour toujours, je doute même que j'aurai pu tenir ma promesse qu'était de rester en vie, je me serai surement donné la mort. J'en ai déjà fait l'expérience, perdre les gens qu'on aime est la pire des souffrances.

Mais je pense qu'elle le savait aussi, son passé était tout aussi affreux que le miens, et j'admire son geste. J'aurai surement fait la même chose à sa place, on est idiot qu'avec la personne qu'on aime après tout. Un acte irréfléchi peut être le plus beau des gestes. Que ressentait-elle pour moi ? M'avait-elle sauvé juste car nous étions coéquipiers ? Ou pour l'amitié ? Est-ce qu'elle me cachait quelque chose ou non, je l'ignorai. Toutes ses questions commençaient à me troubler, je devenais de plus en plus songeur, la joie laissait place au doute. Quelle fascinante émotion qu'est la joie, elle est plaisante mais éphémère.

Je m'étais tellement posé de questions que je n'avais toujours pas répondu à la question que Leilan m'avait posée, question qu'elle m'avait posée d'une manière bien froide d'ailleurs, cela me rappelait les premiers dialogues que j'avais échangé avec elle, ce n'étaient pas les meilleurs mais c'est par là que tout avait commencé. Je me souvenais encore de la fille que je prenais pour un ennemi dans Paris, rencontre bien ironique quand on voit où on en est aujourd'hui. Mais je l'avais aimée depuis le début, sa manière froide de parler, ses paroles qui reflétaient un passé sombre, et puis enfin, l'instant où nous nous étions fait confiance dans le but de battre un ennemi commun. Il était bien étrange pour moi d'obtenir la confiance d'une personne aussi vite, peut être étions-nous fait depuis le début pour nous entendre.

Il y avait aussi Zima, animal qui était mon ennemi au départ et qui est à présent mon meilleur acolyte. Je pouvais voir la louve écraser le ventre de sa maîtresse, sans le faire exprès certes, mais elle était tout aussi heureuse que moi de la voir en vie. Leilan semblait souffrir du saut soudain qu'avait fait son compagnon, mais elle essayait de se canaliser, j'allais enlever Zima des bras de sa dresseuse quand je la vis tourner la tête, j'avais cru la voir rougir l'espace d'un instant. Je me demandais bien pourquoi, c'était peut être à cause de la douleur, ou bien... Non non, c'était surement la douleur, après tout, à notre dernière discussion elle n'avait rien révélée en ce qui concerne les sentiments qu'elle éprouvait pour moi, je m'étais donc fait à l'idée que j'étais simplement un ami pour elle, un simple coéquipier. Mais j'espérais, tout au fond de moi, que ce que je me disais était faux. Je voulais me tromper, elle savait à présent ce que je ressentais pour elle, j'avais donc peur à chaque instant qu'elle décide de ne plus me parler, de s'éloigner de moi pour ne pas me faire de peine. Ce genre de chose au contraire me ferai le plus grand mal, si elle ne m'aime pas, soit, je ferai avec, mais si elle venait à s'éloigner de moi, là par contre je ne sais pas ce que je ferai, surement la même chose qu'avant, vivre une vie triste et seul avec pour seul but tuer les akumas et venger ma famille. Je n'avais pas oublié cet objectif, il restait gravé dans ma tête, mais s'il fallait que je choisisse entre l'amour et la vengeance... Je ne sais pas ce que je ferai. Venger l'honneur de ma famille ou être aimer et vivre une vie paisible ? A entendre, le choix parait évident, mais la véritable question était plutôt "Ma famille ou l'amour" et là, le choix paraissant si facile devenait délicat. Mais je n'avais pas de raison de m'en faire puisque ce choix ne mettait pas imposé vu que Leilan ne semblait pas témoigner de l'amour envers moi.

Mais bon, arrêtons un peu de penser, il était temps que je réponde à Leilan. La manière dont elle m'avait parlée ma fit redescendre sur terre, je reprenais mon ton froid dont j'ai temps l'habitude. Puis il fallait que je me rappelle de tout ce qui s'était passé depuis son évanouissement. Une fois ces choses faîtes, je pris une grande inspiration puis commençai mon long discours :

Quand tu es tombée dans le coma, j'ai crée une barrière autour de nous, j'ai demandé à Zima de fuir vu qu'elle retrouvait peu à peu sa forme normale. Je ne savais pas quoi faire, tu étais entrain de subir le poison de l'Akuma qui t'avait frappée, j'avais peur. C'est là que je vis la bague que la dame nous avait confiée, qui aurai pu croire que cette bague renfermait un antidote capable de détruite le poison d'Akuma. Tu étais à présent sauvée, mais la barrière allait lâcher, tout le mal que je me serai donné pour te sauver n'aurai servi à rien. C'est là que les renforts arrivèrent, Zima n'avait pas fuit mais était aller chercher des renforts. Les quelques Akumas restant ne tardèrent pas à disparaître, je te confiais à la dame puis j'allais chercher l'Innocence dans le bureau maintenant qu'il n'y avait plus de menace. Puis nous finirent dans cette maison que tu connais bien, je me reposai le premier jour, j'avais besoin de récupérer, puis ensuite, j'attendus à ton chevet avec ton fidèle compagnon, je voulais te voir ouvrir les yeux, je voulais te savoir en bon état. Bon.. Tu n'es peut être pas en bon état, mais tu es vivante, c'est le plus important.

Quelle mission quand on y repense ! Il s'était passé tellement de choses, mais mon comportement lors du bal ne peut me rendre fier. La jalousie, émotion forte et qui voit le jour lorsque la personne qu'on aime semble nous échapper, sensation incontrôlable menant obligatoirement au conflit. Je n'avais pas échapper à cette règle, mon envie de la garder pour moi avait été si forte que le contraire avait failli se produire.Comportement puéril certes, mais révélateur. Dès le moment où ma jalousie avait pris le dessus, il m'était impossible de faire machine arrière, je n'avais d'autres choix que de révéler mes sentiments. Mais bon, peut être que c'est ce comportement qui me permit de savoir ce que je ressentais réellement pour elle, et puis, grâce à celle-ci, j'avais pu m'ouvrir à elle. Me confier à quelqu'un, voilà bien une chose que je ne pensais jamais faire. Ma soeur avait été ma seule confidente et depuis sa mort, l'idée de me confier était devenue impossible. Et pourtant.. Je l'avais fait, comme si toutes ses années passées à contrôler mes émotions s'étaient effacées dès l'instant où je l'avais rencontrée... Il fallait que je lui dise autre chose, une chose qui me tenait à coeur :

Il y a une chose que je voudrai te demander, une faveur. Ne meurs jamais pour me protéger. L'idée de te perdre est pour moi pire que la mort, si tu venais à mourir par ma faute, je... Je... Je ne sais pas ce que je ferai, mais...

Je ne pouvais terminer ma phrase, une boule dans ma gorge m'empêchait de continuer. Ce que je ressentais actuellement, c'était de l'inquiétude. Je ne pouvais finir ma phrase, mais j'espérais que Leilan avait compris ce que je voulais dire, mon poing s'était serré, je retenais mes larmes, je ne voulais pas qu'elle me voit comme ça...

J'eus le sentiment que je n'aurai peut être pas dû me montrer froide avec Delfixyon, c'était la première fois depuis longtemps que je reprenais ce ton froid et indifférent, exactement le même que j'avais employé la première fois que nous nous étions rencontrés à Paris et autant dire que je m'en souvenais encore, je crois même que je ne pourrai jamais oublier car c'est là que tout a commencé. En principe, mon camarade et moi étions censés être ennemis, ou du moins il avait vu Zima comme une ennemie et le fait que je sois avec elle voulait dire que j'étais une menace pour Delfi et en fin de compte, nous avons combattu les Akumas comme si nous étions dans le même camp et, pour une raison qui m'avait été inconnue, je l'avais sauvé des monstres de métal. Au début, j'avais pensé que c'était parce qu'ils nous avaient aussi protégées, Zima et moi, et que j'avais donc une dette envers lui mais en fait, c'était pour une toute autre raison mais si je ne m'en étais pas encore convaincue à ce moment là: je m'étais rendue compte que je m'étais attachée à lui, même si cela ne m'était pas arrivé depuis plus de cinq ans et que je ne faisais pas facilement confiance aux gens. Le fait que Delfixyon me ressemble autant a sans doute été l'élément qui a fait que je lui fasse confiance et que je laisse tomber ma carapace pour me montrer telle que j'étais vraiment: j'étais une fille perdue qui n'avait plus rien et qui avait été obligée de masquer ses véritables sentiments afin de pouvoir continuer à vivre malgré le poids énorme qu'elle portait au fond de son cœur et qu'elle n'avait pas voulu partager avec qui que ce soit, jusqu'à maintenant où tout avait enfin changé dans ma vie et que j'étais plus heureuse.

Je regrettais donc d'avoir été froide sur le coup mais je n'avais plus du tout le sens de l'humour depuis des années et j'avais cru que Delfi se moquait de moi mais je me demande si c'était vraiment de la moquerie ou si ce n'était pas tout simplement un moyen d'évacuer la pression car je me doutais que j'avais dû rester inconsciente un bon bout de temps, plusieurs jours en tout cas, et je me doutais que mon camarade n'avait pas cessé de veiller sur moi. Je pense que si les rôles avaient été inversés, que c'était lui qui avait été blessé et moi qui m'en étais sortie, je pense que j'aurai fait la même chose et je n'aurai pas arrêté tant que je n'aurai pas eu la certitude qu'il allait s'en sortir et je pense que j'aurai pu faire un minimum d'humour tellement j'aurai été inquiète et nerveuse et que j’espérais toujours que Delfi s'en soit sorti et qu'il soit vivant. Donc, je n'avais pas la moindre raison de le réprimander mais c'était un peu trop tard maintenant et je n'étais pas du genre à m'excuser, sans compter que je disais toujours ce que je pense alors il ne fallait pas compter sur moi pour faire des excuses même si c'était justement ce que je tenais à faire maintenant, les mots refusaient de sortir et je n'avais d'autre choix que de me taire maintenant. Surtout que ces maudites rougeurs ne m'avaient pas quittée et je ne savais pas du tout comment les faire cesser, ce n'était pas du tout à cause de la douleur provoquait par le bond de Zima sur mon ventre, ce n'était pas non plus à cause de la colère car j'aurai cessé de rougir depuis longtemps en lui parlant d'une manière aussi froide, alors pourquoi est-ce que cela ne cessait pas? La dernière solution possible était que j'avais encore la déclaration de Delfixyon en tête...

Mes yeux ne l'avaient pas quitté un seul instant et alors que je m'apprêtais à reprendre la parole pour m'excuser du ton employé, Delfi commença enfin à parler et à m'expliquer, reprenant la même voix froide que lorsque l'on s'était connu et, étrangement, je m'étais sentie triste d'entendre cette voix, ce ton tellement différent de celui que mon camarade m'adresse pourtant d'habitude. Je compris que c'était un peu à cause de moi si c'était ainsi, que je n'aurai pas dû me montrer méchante avec lui, je ne voulais surtout pas qu'il se fasse des idées, surtout que je savais maintenant que ce n'était pas que de l'amitié entre nous car, si moi je ne savais pas encore ce que je ressentais pour mon camarade, lui m'avait dit très clairement qu'il était amoureux de moi et rien que de savoir cela me rendait tellement bizarre. Moi qui ne rougissais jamais, voilà que rien que ses mots me faisaient défaillir dès le premier coup, alors que je n'éprouvais aucun sentiment ni aucune compassion lorsque je combats les Akumas, voilà que des mots, aussi simples soient-ils, arrivent à me faire perdre tous mes moyens. J'aurai eu peur normalement de cette situation car je n'aimais pas et ce n'était encore jamais arrivé que je ne la maîtrise plus et là pourtant, je compris que je n'étais plus maître de la situation, que je l'avais perdue depuis très longtemps déjà, surement dès l'instant où j'ai accordé ma confiance à Delfixyon, que je me sois dévoilée à lui en racontant mon passé et ce qu'il m'ait arrivée. Pourtant, je n'en éprouvais pas le moindre regret car j'ai compris aussi que cette situation était partagée car mon camarade m'a fait confiance aussi et m'a aussi parlé de lui alors qu'il n'était pas obligé, qu'il pouvait aussi tout garder pour lui mais il ne l'a pas fait...

Delfi finit par me raconter ce qu'il s'était passé après que je sois tombée dans le coma et je me fis très attentive, écoutant chacune de ses paroles tandis qu'il m'expliquait chaque détail: il avait donc créé une barrière de cristal dans le but de nous protéger et il avait demandé à Zima de s'enfuir étant donné qu'elle retrouvait sa forme normale, j'en profitai pour caresser délicatement le pelage blanc de ma compagne louve tandis que cette dernière se reposait sur mon ventre. Mon camarade m'expliqua qu'il n'avait pas su quoi faire à ce moment là, que j'étais rongée par le poison des Akumas mais il avait remarqué que la bague que la dame nous avait confiée contenait un antidote qu'il m'avait fait boire et qui m'avait sauvé la vie, je ne savais vraiment pas quoi dire face à ce qu'il venait de me raconter mais l'histoire ne s'arrêtait pas là, visiblement. En effet, il rajouta qu'au moment où sa barrière allait céder, des renforts étaient arrivés grâce à Zima qui était allée chercher de l'aide à l'extérieur et que par la suite, les Akumas avaient pu être détruits, chose qui me soulagea quelque peu même si je me promettais intérieurement que le prochain Akuma qui me fait un coup semblable à celui là, je lui fais la peau. En tout cas, Delfixyon déclara qu'il m'avait confié à la dame par la suite et qu'il était parti chercher l'Innocence avec Zima, qui se trouvait bien dans le bureau et qu'il avait pu retrouver facilement maintenant qu'il n'y avait plus de menaces. Il était rentré ensuite dans la maison où elle s'était reposé, au début, histoire de récupérer un peu puis il s'est mis à mon chevet et a attendu que j'ouvre les yeux et s'assurer que j'étais en bon état. Sa dernière remarque m'arracha un léger sourire: je n'étais pas en bon état mais j'étais vivante...

Il y eut un silence suite à son explication mais j'avais l'étrange sentiment que Delfi n'avait pas terminé de parler, qu'il voulait encore me dire quelque chose et il me suffisait simplement de l'observer pour le comprendre, comme si on se connaissait depuis des années déjà et que l'on savait parfaitement ce que l'autre pouvait penser, même si ce n'était pas vraiment le cas. Est-ce qu'il voulait reparler de ce qu'il s'était passé au bal, où il avait réagi comme un enfant? Si c'était le cas, je ne voulais pas en reparler, je suis, certes, encore furieuse qu'il ne m'ait pas fait confiance et qu'il se soit imaginé les pires choses, tel que le fait que j'ai été séduite par l'un de ces nobles mais je comprenais aussi qu'il avait fait cela par jalousie et que ce sentiment venait simplement du fait qu'il m'aimait, même si je l'ignorais encore à ce moment là. Mais ma colère ne m'a pas quittée pour autant, bien qu'elle soit minime désormais, et alors que je crus que je m'étais trompée et que mon camarade n'avait plus rien à me dire, je l'écoutai de nouveau et ce que j'entendis me choqua d'abord avant qu'un horrible sentiment de peur et de tristesse ne vienne me serrer le cœur: Delfi me demanda une faveur qui était de ne jamais mourir dans le but de le protéger car la simple idée de me perdre était pire que la Mort pour lui et que si je venais à mourir à cause de lui. Rien que le fait qu'il ne parvienne pas à terminer sa phrase me faisait clairement comprendre ce qu'il serait capable de faire et de toute façon, je n'avais aucune envie de l'entendre, cela aurait été trop pour moi et je ne crois pas que j'aurai supporté aussi car moi non plus je ne voulais pas que mon camarade meurt pour moi, j'en aurai beaucoup souffert et je crois que je ne me le serai jamais pardonnée aussi.

Il y eut alors une chose que je fis et je crois que cela serait la première et peut être la dernière fois que je ferai cela: Delfixyon avait baissé son regard, il ne me voyait donc pas en train de me redresser lentement, malgré la douleur aigüe que je ressentais dans mon ventre ni la lueur de colère qui transparaissait largement dans mes yeux gris mais là, c'était beaucoup trop. Lorsque je fus en position assise, j'ignore encore d'où cela me venait, mais je saisis mon camarade au niveau de son col et je me mis à lui crier dessus:

" Non mais tu n'es pas bien ou quoi?! La gifle au bal ne t'a pas suffi pour que tu reprennes tes esprits?! Je te jure que si tu te donnes la mort à cause de moi, l'Enfer sera plus accueillant à côté de ce que je te réserve! "

Je tremblais, non pas de froid mais vraiment de colère, et j'avais tellement envie de le frapper, de laisser éclater la rage et la tristesse que cette simple phrase avait animé chez moi mais je me retenais car je n'avais pas envie de lui faire mal aussi, rien que ce que je faisais maintenant sortait de l'ordinaire, autant ne pas empirer davantage les choses. Surtout que ces deux sentiments me faisaient enfin comprendre pourquoi je réagissais ainsi, sans compter la légère jalousie que j'avais ressenti quand les femmes regardaient mon camarade et que la seule chose que j'avais voulu faire, c'était de toutes les éloigner et veiller à ce que Delfixyon soit le seul homme avec qui je danserai. Aussi, je pouvais donc le comprendre sans problème mais encore fallait-il que je lui dise moi-même ce que j'ai pensé de son comportement, même s'il s'en doutait déjà vu ce qu'il s'est passé. Je continuai donc dans ma lancée, toujours en le tenant fermement par le col:

" Je te déteste...tu ne sais pas combien je te déteste de ne pas m'avoir fait confiance au bal, de t'être mis en tête que je me ferai séduire par des nobles avec leurs belles paroles, leurs manières et j'en passe... Mais je m'en fiche de tout ça! Je n'ai dansé avec l"un d'eux que pour avoir des informations rien de plus et je pensais que tu l'aurais compris, que tu me faisais assez confiance pour comprendre que je ne me ferai pas avoir! J'ai vraiment été idiote de le croire...mais quand je t'ai vu dans les bras de cette fille...j'avais eu mal...et j'avais tellement de vous séparer...en disant à cette femme qu'elle n'avait pas le droit de danser avec toi, pas même de te toucher...que j'étais la seule à pouvoir le faire... "

Ma voix se brisait à mesure que je parlais et je sentais mes yeux se remplir de larmes: oui, je voulais pleurer à cet instant et toute cette peine que je n'avais pas su évacuer au bal voulait ressortir maintenant, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Lentement, comme si mes forces m'abandonnaient, je lâchai mon camarade et cachais mon visage dans mes mains tandis que j'éclatais en sanglot, je ne pouvais plus m'arrêter...

" S'il te plait...dis moi que tu ne recommenceras pas...que tu me feras confiance cette fois-ci...et surtout, que jamais tu ne songeras à mourir pour moi... J'ai tout perdu il y a cinq ans et plus rien n'avait d'importance pour moi, hormis Zima...mais maintenant, la seule personne qui pourra me détruire pour de bon...c'est toi Delfixyon... "

L'inquiétude, quel sentiment énervant. Enfin, on peut imaginer que c'est la suite logique de mes sentiments, d'abord l'admiration, ensuite l'amour, puis vint la jalousie, la haine sans oublier le regret et à présent, l'inquiétude de la perdre. J'ai ressentis chacun de ces sentiments, l'admiration en la rencontrant, ce n'était pas encore de l'amour mais ça en était proche, puis ce sentiment devint réel, mais je devais le garder pour moi même, j'avais dû le cacher pour ne pas gâcher cette amitié. Le cacher aurait pu être facile si je n'avais pas eu le sentiment qui vient après, la jalousie. Emotion qui m'était apparue quand elle avait dansé avec un autre, chose qui m'énerva tellement que j'en devins moi-même provocateur. Puis la haine, pas contre elle, mais contre mon être, je n'avais pas su lui faire confiance, comment avais-je pu prétendre l'aimer sans lui avoir fais confiance, et je sentais qu'elle m'en voulait encore pour ça. Le regret donc, pas de lui avoir avoué mais plutôt l'idée que je ne la méritais pas, elle m'avait toujours fait confiance ce que je n'avais jamais pu faire. Cette émotion me travaille encore aujourd'hui, mais ce que je ressens le plus en ce moment, c'est la peur de la perdre...

J'avais éprouvé tant d'émotions pour une seule et même personne, jamais de ma vie cela m'était arrivé. Grâce à ça, j'oubliais mes peines, ma tristesse, les douloureux souvenirs de mon passé, grâce à elle je me sentais bien. Se sentir bien.. Voilà une chose bien éphémère, mais je tenais à faire durer ce moment, je devais endurer ces émotions qui me tiraillaient le coeur, et qui sait, peut être qu'au bout du compte j'échapperais à ce cercle vicieux. Que faire ? Que penser ? Avais-je bien fait de lui demander cette faveur ? Toutes ces questions qui me travaillaient, j'en devenais fou, jusqu'au moment où quelque chose me sortis de mes pensés, je n'avais même pas remarqué qu'elle s'était levée, ce n'est qu'au moment où elle me prit par le col que je me rendus compte que Leilan était devant moi. Elle se mit à me crier dessus, en me menaçant avec une telle férocité que j'en aurais tremblé si elle n'avait pas été dans mon camp, même si actuellement j'en doute au vu de ses paroles. Elle me remit ma jalousie en face, disant que je n'avais pas pu lui faire confiance, la culpabilité se faisait de plus en plus grande en moi, je savais très ce que j'avais fait, ce n'était pas la peine de me le rappeler.. Elle tremblait de rage, me détestait-elle à ce point ?

Mais j'eus la preuve du contraire, elle souligna qu'elle avait eu mal en me voyant danser avec une autre, serait-ce de la jalousie ? Elle disait qu'elle était la seule à pouvoir me toucher, qu'elle était la seule à pouvoir m'avoir... Bon stop. Est-ce un rêve ? Ce qu'elle vient de me dire, est ce que c'est réel ? Je me mis à sourire, celui-ci était arrivé comme ça d'un seul coup, si naturellement. Je sais que je ne devrais pas sourire au vu de son état, mais ce qu'elle venait de me dire.. J'étais si heureux, et en même temps, je me sentais idiot de ne pas l'avoir remarqué avant, quoi qu'il faut dire qu'elle est forte pour cacher ses sentiments.

Sa voix perdait en force petit à petit, elle me lâcha puis mit ses mains sur sa tête, puis pleura. Cela me faisait mal de la voir ainsi et encore une fois c'était de ma faute, je vais finir par croire que je lui fais plus de mal que de bien. Elle se mit à me demander de lui faire confiance, de ne plus essayer de mourir pour elle... Pouvais-je promettre ça ? Pourrais-je la laisser mourir sous mes yeux ? Je pense que la réponse était claire. Je l'a pris dans mes bras, la serra fort, je laissais couler une larme qui vint rejoindre les siennes, puis je parlais à voix basse, on aurait pu croire à un chuchotement :

Tu sais tout comme moi que jamais je ne pourrais te laisser mourir. Je te protégerais toujours mais je ferais tout pour ne pas mourir, je ne veux pas que tu ressentes cette douleur... Mais je peux te promettre une chose, je te ferai dès à présent confiance, pour toujours...

L'inquiétude était passée, il me restait un dernier doute, une dernière chose que je devais savoir, une chose dont je devais être sûr, m'aimait-elle vraiment ? Si oui, de quelle façon ? N'étais-je qu'un coéquipier pour elle ? Ou étais-je plus que ça ? Ses dernières paroles commençaient à me laisser penser ça, mais je devais en être sûr, pour la première fois depuis des années, j'étais aux portes d'un véritable bonheur. Je levais ma tête de sur son épaule pour me mettre face à elle, je la regardais dans les yeux puis lui demandais :

Il y a une chose que je veux savoir, une chose dont je veux être sûr, réponds-moi franchement s'il te plait... Que ressens-tu réellement pour moi ?

» New Exorcist, New mission
» Première mission officiel
» Une mission qui tourne mal [Pv: Marian Cross]
» A votre service, pour le meilleur et surtout pour le pire...♥|Marie-Elise|[Terminée]
» Pour s'occuper

Une mission pour le moins...entrainante

Une mission pour le moins...entrainante

Sujets similaires

Sujets similaires