Margot regarda la mer avec appréhension. Elle avait hérité d'une mission en solo, enfin, ce qui n'était pas forcement pour la rendre heureuse.Plus personne avec qui s'amuser, de qui se moquer quand on à rien à faire, à humilier pour passer le temps, et autres synonymes laissant douter sur le respect quelle aurait put avoir envers les adultes qui la côtoient. Mais peut être pourrait-elle prouver son aptitude au combat, qui sait...?
Elle soupira, avec cette chaleur, elle n'avait franchement aucune envie de se battre, elle mourrait en moins de deux, ou attraperait un cancer de la peau. Fichue rousseur, qui vient encore lui poser plus de problèmes dans les terres les plus éloignées. Elle tire sur son bonnet afin de le remettre correctement sur sa tête, au moins celui-ci la protégera des rayons funestes du soleil.

Un bref coup de vent lui apporta l'odeur d'une innocence proche... Un exorciste, enfin, une, et rousse, qui plus est, son sixième sens était très perspicace à ce genre de détails. Elle réfléchit un moment. Cette mission était bien pour une unique personne, donc ce n'était pas un membre de la congrégation, et la puissance dégagée est trop forte pour être celle d'une personne qui n'est pas au courant de ses capacités. Donc, soit c'est une personnes en connaissance de ses pouvoirs mais qui ne sait rien de l'ordre noir, ou alors, plus probable, c'est un des membres d'une autre organisation dont la jeune fille à vaguement entendue parler. Si c'est la cas, elle devrait faire très attention à chacun de ses faits et gestes. Elle soupira de nouveau, elle n'y arriverait pas, de toute façon, donc autant ne pas faire d'effort.
Elle sortit une pièce de sa poche. "face, j'ai la poisse" se dit elle. Une pichenette, une secousse, et l'objet retomba directement dans l'eau. "misère, heureusement que c'est l'ordre qui rembourse tout"

Le bateau accosta. Dans le flot des voyageurs, elle sentit un regard se poser sur elle. Elle leva les yeux discrètement. Tiens, la demoiselle à l'innocence, qui est belle et bien rousse, pas de doutes. Cette réussite la fit sourire.
Bon, maintenant, le tout c'est de trouver le chemin jusqu'à elle ne sait plus quel navire échoué à propos d'elle ne sait plus quelle histoire de fantôme...
En plus elle à perdu son autorisation spéciale pour aller dans le lieu mystère. Elle se doute bien que, dans l'océan, la petite pièce à du tomber sur face.

Elle ferme les yeux, elle marche, elle tourne, elle continue de marcher droit. Se laissant guider par son prodigieux sixième sens. Un mur, des barbelés, elle passe sans problème. Lorsqu'elle flair un danger, un vigile. Elle ouvre les yeux, mais trop tard, il est déjà sur elle.
Elle se débat tant qu'elle peut, sans succès.

"lâchez moi! lâchez moi je vous dit, j'ai une autorisation!"

"Mais bien sur, c'est pour ça que vous passez par effraction?"

"ben.. oui, parce que je l'ai perdu, en fait."

"voyez vous ça. Et que fait une petite fille comme toi dans un endroit pareille, tout seule?"

"euh... mon boulot, enfin, je crois..."

Le soldat trouve la présence de cette enfant particulièrement étrange, mais il voit surtout les avantages, au moins est-elle légère et pas trop forte. Finalement il la pose dans un petit couloir.

"je vais demander à mon supérieur ce que je dois faire de toi, en attendant tu restes là, si t'es sage, t'auras un bonbon."

Mais c'est qu'il la prend vraiment pour une gosse?! Bon, OK, elle n'est pas étrangère à l'envie d'une sucreries, mais quand même... De toute façon elle va rester sage, puisque c'est le l'unique moyen de faire valoir ses droits.

Toujours en maudissant sa petite taille, Margot se rendit compte de la présence proche de l'inconnue à l'innocence. Cette dernière s'approche. Margot se retourne, mais il n'y a personne dans le couloir, donc c'est bien à elle que vas s'adresser la femme.
Tout d'abord, Margot ne veux pas répondre. Bien sur qu'elle à chaud, c'te question! Et elle n'autorise pas une inconnue à lui dire "salut" comme à une vieille amie. Ça la rabaisse dans l'enfance. Elle a hérité de la vanité qu'on connait bien à la famille Cross. Que lui veut ce soldat?! c'est secret, ça ne la regarde pas. Affaire d'Etat, qu'elle adorerait lui sortir pour lui montrer que c'est pas ses oignons. Mais c'est tellement Top secret qu'elle ne lui diras rien dut tout. Et puis l'autre lui parle de ses cheveux roux. Sujet tabou, elle n'a pas le droit. Margot sors de ses gong.

"-JE NE SUIS PAS ROUSSE!"

S'écrie-t- elle en remettant avec empressement son bonnet sur la tête.Elle à les larmes aux yeux, s'en serait presque exagéré.
Et puis elle se rend compte que l'inconnue n'a pas dit ça méchamment. Elle se sent bête. Mais elle se reprend.
Déjà parce que ce n'est pas une idiote, et ensuite parce que quand même, elle est bien curieuse de savoir ce que fais un autre manieur d'innocence dans le même coin.

"-je suis là pour les mêmes raisons que toi."

si c'est vraiment le cas, elle aurait de l'aide pour sa mission et si besoin lui porter un coup en traître pour ramener ce qu'elle trouverait à la congrégation. Si elle était là pour autre chose, Margot verrait sa curiosité satisfaite.

Une belle couleur, hein? Mais la couleur compte elle lorsque les troubles remontent à l'enfance? Margot se renfrogna à cette idée, elle n'avait pas particulièrement envie d'y repenser, et elle ne voulait pas mécontenter une aide qui lui serait précieuse en niant ses conseils.
Oublions les cheveux, elle ne peut pas me vouloir de mal, elle est comme moi...
Margot accepta l'alliance, et tendis la main vers celle qui la lui avait proposée afin de sceller leur accord. La tradition de son quartier voulait qu'elle s'entaille la main, mais la rouquine n'avait pas de couteau sur elle, et puis, de toute façon, c'est une technique assez barbare.
Elle vit le garde revenir, et sut avant même qu'il ne s'approche que son accès se verrait refusé. Même si sa présence était autorisée, le directeur de... de quoi, au fait? Enfin bref, on ne s'attendais pas à voir un enfant comme exorciste. Une fille, qui plus est. Ils n'allaient même pas vérifier. De toute façon, faute de preuve, elle n'avait aucunement de quoi se légaliser.
Elle se tourna vers son aînée. Quitte à se joindre à l’ « ennemi », autant joindre l’utile à l’agréable, et ne pas passer à nouveau par les barbelés.

-Je t'aide , mais en échange tu fais comprendre à ce gentil monsieur que j’ai aussi un passe pour le lieu dit.
L’homme en question fut plus lent que sa carrure ne l’aurait laissé croire. Peut être cherchait il la façon la plus agréable d’expliquer à la pauvre enfant perdue qu’il avait rencontré qu’elle n’était pas autorisée à aller voir le joli bateau.
Oh, j’ai pas cinq ans, non plus ! pensa-t-elle sombrement.

[i]