Escorte

L'Alkyste Diane d'Eglantine s'est vue investie par le Roi d'une mission de diplomatie au sein de la Congrégation de l'Ombre, tout nouvellement alliée au Saint Ordre. Sa mission consiste à faire l'intermédiaire entre les deux organismes, tout en étant au service militaire de la Congrégation, comme preuve de l'alliance militaire. Jouant les ambassadrices, elle a été transportée au QG de la Congrégation grâce à l'arche, sans qu'elle ne puisse localiser l'endroit.
Depuis, elle est accompagnée au sein de la cathédrale par Natsukaze Fuyutori, qui a été affectée à sa surveillance et à sa protection, également chargée de la guider.
Vous pouvez commencer par les présentations, mettez-vous d'accord sur qui commence.
Diane doit pou le moment transmettre une lettre au Grand Maréchal Kaiser, émanant du Roi, comme premier acte de diplomatie, mais n'a pas d'autres ordres pour le moment. En outre, lors de l'arrivées de l'Alkyste, le Grand Maréchal n'est pas encore rentré à la cathédrale, ainsi quelques heures sont accordées aux deux compatibles pour visiter les lieux et faire connaissance.

Quel lieu peu accueillant. Ce fut la première pensée qui vint à l'esprit de Diane lorsqu'elle pénétra dans l'imposant bâtiment de la Congrégation. Elle ne s'attendait pas vraiment à cela. Elle imaginait les lieux comme les rares cathédrales catholiques qu'elle avait déjà visitées, un lieu ou s'étalaient de luxueuses oeuvres dédiées à leur culte.

Mais la salle ou elle attendait patiemment était au contraire dépouillée. Si Diane avait vécu au XXème siècle, elle aurait très certainement cité Mies Van der Rohe devant ce décor. Mais ne nous égarons pas, ce n'est pas le cas. Pour l'instant l'Alkyste pensait juste que l'on aurait pu mieux l'accueillir, tout de même. Jamais à Shanghai l'on ne se serait permis d'accueillir des diplomates de la sorte. D'un autre côté ,à sa connaissance, ils n'avaient encore jamais reçu d'exorcistes. Et c'était tant mieux. Diane ne les portaient pas franchement dans son cœur. Mais la curiosité l'avait tout de même poussé à se porter volontaire pour cette mission. Puis bon en même tant c'était sa formation, logique qu'elle y aille. Surtout qu'elle s'estimait, presque sans prétention, la plus apte à remplir cette mission.

Alors que son ennui dans cette pièce vide et grise atteignait son paroxysme, des pas retentir derrière l'imposante porte en bois qui fermait la pièce. Dans un long grincement le lourd battant pivota, laissant apparaître l'uniforme sombre de la congrégation puis le visage de la personne qui se trouvait dedans. La pauvre lumière qui passait par les fenêtres étroites vint faire chatoyer les mèches bleues. L'Alkyste reconnu instantanément cette chevelure colorée, et son humeur n'en fût pas améliorée, bien au contraire. Sur tous les exorcistes que contenaient les lieux il fallait forcément qu'elle tombe sur une des rares qu'elle avait déjà croisé.

Et bien entendu aux cours de leurs rencontres elles n'étaient pas devenues les meilleures amies du monde, loin de là. Les choses c'étaient même plus tôt pas hyper bien passées. Diane ne savait pas trop ce qu'en pensait l'exorciste, ses sentiments envers elle pouvait aller de l'indifférence à la plus profonde haine. Mais elles avaient toutes deux intérêt à ce que les choses se passent bien. Diane décida donc de faire bonne figure. Elle pensait s'en sortir pas trop mal, parce que bon, avec le temps elle avait eu assez souvent à cacher sa mauvaise humeur.

Elle accueillit donc son hôte avec un sourire plus ou moins forcé qui dans la pénombre devrait avoir l'air pas trop mal.

« Bonjour mademoiselle Fuyutori. » dit elle en s'avançant dans sa direction.

<< Bonjour mademoiselle Fuyutori. >>

La rousse, maintenant bien connue de Natsukaze -et loin d'être appréciée de cette dernière- s'avança vers elle.
D'habitude, la Fuyutori essayait toujours de mettre un minimum de bonne volonté dans son travail, mais là, elle n'en avait aucune envie.
Avouez que devoir protéger une personne qui vous a menti, trahi, mis votre propre existence et celles de vos amis en danger, c'était une plaie.
Non, le mot "plaie" était trop faible... C'était un véritable CALVAIRE!

Le sourire de Diane ne dupa pas une nouvelle fois Natsukaze : elle savait bien que l'Alkyste se forçait, histoire de faire bonne figure. Même si l'envie de faire la tronche était séduisante, l'idée de provoquer Diane en affichant un air d'imbécile heureuse l'était bien plus. Oh, dieu que c'est amusant de se comporter comme une gamine!

Souriant de toutes ses dents, Natsukaze afficha un visage radieux, et prenant sa voix la plus joyeuse possible, elle tapota l'épaule de Diane, d'une manière familière, limite irrespectueuse.

<< Ma petite Diane! Je suis si heureuse de te revoir! Tu as fait bon voyage? >>

... Bon, là, c'était plus de la provocation, c'était de l'hypocrisie...
Mais Natsukaze ne savait pas spécialement ce qui se tramait dans l'esprit Dianien, peut-être que ce foutage de tête l'avait énervée?
L'Alkyste savait à merveille dissimuler ses émotions, alors la Nippone ne pouvait pas prédire ce qu'elle ferait ou penserait.

L'adolescente aux cheveux bleus regarda la porte d'entrée, et se rappela qu'elle devait conduire Diane à ses appartements, et si l'occasion se présente, lui faire visiter les locaux.

Ouvrant la porte, elle fit signe à son aînée de la suivre :

<< Je vais te conduire à ta chambre. >>

Les voici donc parties pour un long et périlleux voyage à travers... Les locaux de la Congrégation.
Car on dit ce qu'on veut, mais si l'on ne fait pas attention, se perdre était plus qu'aisé, et retrouver son chemin l'était beaucoup moins.

Natsukaze jugea bon d'indiquer à Diane l'emplacement de x pièces ayant y fonctions. Elle ne voulait pas spécialement avoir à faire le guide touristique en permanence : plus vite cette mission passerait, plus vite Natsukaze serait tranquille et pourrait vaquer à ses occupations.

Les deux femmes arrivèrent devant une porte en bois, assez imposante. La bleuquine sortit la clé adéquate, et l'introduit dans la serrure, pour ensuite ouvrir ladite porte.

Cette ouverture donna sur une chambre plutôt grande, où trônait un grand lit, secondé d'une table de nuit.
A droite de la porte se trouvait une commode, et au dessus de cette dernière un miroir.

L'énorme couche de poussière présente sur le miroir retint l'attention de Natsukaze.
Elle soupira : on aurait au moins pu faire le ménage... Quelle image donnaient-ils des exorcistes? Celles de gros dégoûtants?

Alors que Diane commençait à prendre ses aises, Natsukaze jugea bon de donner quelques dernières instructions.

<< Ma chambre est en face, j'y passerai la nuit, histoire que tu ne m'ais pas sur le dos toute la journée. S'il y a quelque chose qui ne va pas, tu peux me demander... >>

Natsukaze espérait juste que Diane confondrait pas "garde du corps" et "esclave"