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Le 20eme jour d'Octobre de l'an 1898, la rumeur commença à se répandre, de la Grèce jusqu'aux quatre coins du monde. Quelque chose était arrivé au mont Athos. Quelque chose avait changé.
Plus aucun ordre ne fut donné à partir de ce jour.
Au début, seuls ceux qui obéissaient au mont Athos étaient au courant, mais bientôt les participants à la guerre furent au courant, la vieille organisation s'était arrêté de bouger. Les membres de l'organisation n'en savaient pas plus que ceux de l'extérieur. Mais la rumeur plana encore longtemps avant que, quelques mois plus tard, un ordre fut donné. Tous devaient se rassembler. Une invitation fut également donnée à ceux de l'extérieur qui portaient une croix sur leur poitrine. En réalité les deux organisations avaient déjà conclu un accord quelques temps auparavant. Et maintenant tous se rassemblaient en un seul et même endroit.
Le Saint Ordre des Alkystes et la Congrégation de l'Ombre s'étaient rassemblés, le 15eme jour de Janvier de l'an 1899 Anno Domini.

Il y avait une grande salle, immense, où la foule s'était rassemblée. Certains portaient une croix à la poitrine, d'autres à l'épaule. Sur les murs s'ouvraient le larges balcons où d'autres encore attendaient. Sur le mur Ouest, un balcon plus grand que les autres, sur lequel étaient assises des personnes de l'organisation à la croix sur la poitrine, fortement gardées. Il y avait un homme en uniforme blanc portant un béret, un autre encapuchonné et masqué, ainsi que d'autres uniformes blancs, et un uniforme noir et or. Trois autres uniformes noir et or étaient dissimulés dans la salle, aux aguets. Et une vingtaine d'uniforme noirs et rouges étaient tout aussi tendus. Aux cotés de ces uniformes noirs et rouges se tenaient des uniformes sombres aux pièces d'armure d'argent, une croix gravée sur l'épaulière, ils étaient aussi une vingtaine. D'autres uniformes noirs portant des armures presque intégrales et dissimulées, armés et sur leurs gardes, surveillaient la salle mais aussi le bâtiment tout entier. Il n'y avait pas de plafond, et on distinguait dans le ciel des ballons supportant des nacelles. Des uniformes à l'épaulière ornée d'une croix scrutaient l'endroit depuis les nacelles. Ils étaient accompagnés d'uniforme à la croix sur la poitrine. Sur le mur Est, un autre balcon semblable, où étaient assises des personnes sans uniforme, une jeune fille en fauteuil roulant aux cheveux blancs, accompagnée d'une sœur aux cheveux or, une femme balafrée et un homme aux cheveux blonds, un gamin albinos à l'air arrogant et un prêtre à l’œil droit dissimulé par un cache-oeil. En retrait, des uniformes à la croix sur la poitrine gardaient seuls ces gens assis -une garantie pour les gens du balcon d'en face-.
Sur le mur Nord, une estrade, un autel, vide. Seuls deux gardes encapuchonnés se tenaient là, de part et d'autre de la porte encastrée dans le mur.
Tous attendaient, quand soudain, la porte s'ouvrit. Toute activité et tout bruit cessèrent instantanément. Une personne aux longs cheveux argentés s'avança calmement devant l'autel.

La personne aux cheveux d'argent était un homme, au regard fort et déterminé, à l'air calme et serein, à l'attitude noble et impériale. Tous ceux qui portaient une croix à l'épaule reconnurent en lui une aura impériale et une autorité incontestable -une certaine personne qu'ils n'avaient pourtant jamais vu-, certains d'entre ceux à la croix sur la poitrine purent aussi le ressentir.
L'homme aux cheveux argentés prononça ces paroles:

"Je suis le Roi dormant du mont Athos. Roi sur la montagne et Roi dans le désert. Je n'ai plus de nom, car je suis le Roi."


Chacun des membres du Saint Ordre des Alkystes, présent ou assistant à la scène depuis quelque endroit à travers le monde, s'inclina.
Le Roi leur était apparu. Le Roi dormant, celui que jamais personne n'avait vu depuis son couronnement. Même à travers l'écran holographique projeté par les golems, son autorité ne faisait aucun doute.

"Je suis le Roi et je suis venu reconquérir le trône qui m'a été confié. Car depuis des lunes ce n'est pas moi qui énonce et ordonne du haut du mont Athos, mais une bande d'usurpateurs qui m'en a chassé."

Un grave silence pesait dans l'assemblée, incompréhensive.

"Lorsque j'ai hérité du trône j'ai vu des hommes ingrats et égoïstes, corrompus et déments m’accueillir en haut de la montagne. Leurs tentatives de faire de moi l'un des leur ont échoué, de même que les miennes pour les chasser de la montagne. Un long combat se tint en haut de la montagne, et, acculé, c'est moi qui ait été chassé.
Alors qu'ils m'avaient offert à l'exil j'ai erré jusqu'au milieu du désert.
Au cours de ces années, isolé de tout, j'ai tenté de sortir de l'oubli et de reprendre le trône, avec l'aide de fidèles camarades, et j'y suis aujourd'hui parvenu.
Me revoilà donc en haut de la montagne, et ceux qui m'en ont chassé ont été jetés au plus profond d'elle, attendant leur jugement.
Voici le début d'un nouvel Ordre."

Le Roi aux cheveux d'argent s'arrêta un moment.

"Qu'a fait notre Ordre jusque-là? Quels ordres avez-vous exécuté et dans quel but? Et quelles en furent les conséquences?
Ils vous ont expliqué que le monde perdait la foi en Dieu, que la science corrompait les cœurs des croyants, qu'il fallait montrer au peuples le pouvoir de Dieu, qu'il fallait créer des miracles, faux ou véritables. L'innocence était la preuve de la bénédiction de Dieu et il fallait la montrer et redonner espoir. Mais qu'est-ce qui a été fait, que vous ont-ils intimé de faire pour réaliser ce dessein? Rien. Notre organisation s'est contenté de rassembler le plus d'innocences possibles grâce aux cellules d'investigation et de combat, tandis que les cellules moins connues, les sections de désinformation et de contre-espionnage, courraient les pays à la recherche de compatibles, et enfin les cellules en retrait ont travaillé sans repos pour exploiter de la meilleure façon les Innocences et la technologie qui selon eux était une malédiction pour l'église et, bien entendu, la magie noire. Mais à quoi a servi cette puissance? Quelques lourdes batailles ont été menées, pour sauver des villages, qui n'ont pas pu tous l'être, mais surtout pour mettre la main sur des choses qu'ils convoitaient, afin d'obtenir encore plus de puissance. Il n'est sans doutes aucune bataille que vous avez menée qui n'avait pour objet que la volonté de sauver.
A quoi toute cette puissance allait leur servir? Voulaient-ils dominer le monde? Le fait est que trop ont été sacrifié dans cette quête et que beaucoup trop ont été ignorés et abandonnés.
Mais maintenant cette période est révolue. Il est temps de briser ces vieilles conventions, et c'est pourquoi je suis revenu.
Nous allons reconstruire notre organisation.
Voulez-vous continuer à rester assis, à observer et attendre que le monde sois détruit? Voulez-vous continuer à vous battre pour les intérêts des autres sans en comprendre les raisons? Continuer à regarder des légions d'Akumas raser des villes et traquer les survivants jusqu'au dernier? Continuer docilement à rester entravés et enchainés par des conventions obsolètes et insensées?
Ou bien vous battrez-vous pour mettre fin à cette guerre? Pour sauver ceux qui en ont besoin? Vous êtes restés bien trop longtemps à tressaillir, tentant de songer à autre chose à la vue de massacres se déroulant sous vos yeux, retenus par des vieux bouts de papiers au contenu absurde.
Laissez-moi vous libérer de cette frustration, de ce fardeau.
Je romprai ces lois qui nous lient à l'autre coté et nous obligent à assister aux hécatombes que nous devrions empêcher.
Mais en brisant ces entraves, nous ne serons pas pour autant débarrassés de notre fardeau. Nous sommes tous responsables des erreurs qui ont été commises. Je suis revenu pour prendre mes responsabilités, il vous faudra faire de même. Il vous faudra porter le fardeau de la mémoire de ceux qui ne sont plus et combattre pour vous en libérer. Combattez pour eux, pour donner du sens à leur perte, et n'oubliez jamais leurs noms et leurs visages.
Lorsque nous sortirons de nos entraves, nous entrerons en guerre, nous pénétrerons un enfer plus horrible encore, d'une toute autre nature.
Je peux déjà sentir la volonté de prendre sa revanche et de se battre émaner de certain, tout comme je sens aussi la peur et l'angoisse.
Rassurez-vous, seuls, vous mourrez effectivement, mais mon rôle est de vous fédérer. Rassemblés vos peurs s'atténueront et des possibilités innombrables s'offriront à vous.
Il ne tient qu'à nous de gagner cette guerre.
Mais seuls nous peinerions à la gagner. C'est pourquoi j'ai invité ici ceux que nous avons toujours évité. La congrégation de l'ombre.
Je propose la coopération de nos deux groupes. Une alliance contre l'autre coté quand les lois seront abrégées.
Vous vous méfiez et avez peur de la congrégation, mais la congrégation est dans le même cas. Un siècle à s'éviter, à se voler et à se menacer silencieusement à la limite d'un conflit ouvert et dévastateur.
Les uns comme les autres ont foulé du pied le territoire voisin maintes fois, s'aventurant sur leurs terres pour enquêter, combattre, et récupérer des innocences. Les uns comme les autres ont ignorés ces viols de frontières de peur de causer un désastre. Vous vous êtes côtoyés dans la crainte et la méfiance pendant cent ans. Cette aversion n'a fait que croitre à mesure que la situation s'enlisait. Mais les raisons de cette aversion sont stupides. Oublions-la et grandissons, tendons-nous la main pour affronter les véritables problèmes.
Certains diront que le Saint Ordre des Alkystes a trahi l'humanité en laissant le comte millénaire mener sa guerre sans interférer.
Ces reproches ne sont peut-être pas tous exacts. L'Ordre a été fondé deux siècles avant la réapparition du comte millénaire. Quand il s'est réincarné l'Ordre a conclu un pacte stipulant que les contractants ne s'attaqueraient pas, afin de se protéger pendant un temps. Certains affirment que le pacte n'est qu'un acte de lâcheté, que le Saint Ordre n'avait pas besoin de plus de temps pour rassembler de la puissance. Il est vrai qu'il y a un siècle déjà l'Ordre était bien plus puissant que la Congrégation de l'Ombre qui venait tout juste de naître. Mais une grande puissance est vaine si elle n'est pas utilisée correctement. A l'époque le Roi n'était qu'un représentant du pope de l'église de Constantinople. Le temps manquait pour trouver un moyen de vaincre le comte, non pour rassembler de quoi le vaincre. Quand le pacte a été conclu, le Saint Ordre des Alkystes a placé un maximum de personne sous sa protection, les faisant entrer dans l'organisation, à défaut de pouvoir les protéger par les armes.
Les reproches ne sont pas tous exacts, mais ils le sont tout de même pour la plupart. Ce pacte aurait dû perdurer quelques mois, mais il est toujours respecté un siècle après l'apposition des sceaux et signatures.
Cela à cause de ceux qui trônaient au mont Athos derrière le Roi, ceux-là même qui m'ont chassé. Ils ont fini par faire sortir les gens du peuple de l'Ordre, pour éviter que les ressources ne manquent. On ne peut pas rester neutre sans être armé. Et pour protéger une organisation aussi grande que l'était le Saint Ordre des Alkystes à l'époque il faut une puissance inimaginable. Le comte aurait pu rompre le pacte et nous anéantir aisément si nous n'avions pas assez de soldats pour protéger tous ce que nous devions protéger, ce pensant les dirigeants ont réduit la taille de l'Ordre. Après une dizaine d'années le pope a fini par se rendre compte du danger que représentait une organisation dirigée de la mauvaise manière et a donné à la fonction de Roi les pleins pouvoirs sur l'Ordre, tout en couronnant un dirigeant militaire. Mais nous ne pouvions ni défendre la population ni prêter main forte en partageant nos ressources avec la Congrégation de l'ombre. Nous n'étions pas assez organisés et les dirigeants nous en aurait empêchés avant même que le comte ne réagisse. Ils préféraient garantir la sécurité de l'Ordre, et  amasser le plus de puissance possible. La chasse aux innocence crût en intensité.
Ainsi l'Ordre n'a pas bougé durant un siècle. Énorme erreur. Car pendant que nous augmentions notre pouvoir les forces du comte ont grandit en nombre et en puissance.
Quand j'ai tenté de faire bouger l'Ordre il m'a chassé et j'ai été exilé au milieu du désert pendant toutes ces années. Grâce à la fidélité de précieux camarades je suis revenu et aujourd'hui il nous est possible de faire bouger l'Ordre.
Mais la décision vous appartient, voulez-vous briser le pacte et combattre le comte millénaire pour sauver l'humanité, aux cotés de la Congrégation de l'Ombre?
Si vous ne voulez pas prendre part au combat, alors, vous pouvez quitter cette salle, vous êtes libres de rentrer chez vous sans avoir de comptes à nous rendre. Vous avez déjà vécu un nombre trop grand de batailles, chacun d'entre vous a marché dans le sang, la guerre qui éclatera ne changera pas votre quotidien, si elle ne l'aggrave pas, vous pouvez rentrer chez vous si vous le souhaitez mais sachez qu'aucun endroit en ce monde n'est sûr, et surtout pas le Saint Ordre des Alkystes.
A vous de me suivre ou non. Vivrez-vous sur les champs de bataille, voyant tomber celui à votre droite, voyant tomber celui à votre gauche, étant vous-même voués à tomber loin de vos familles et de tout? Ou vivrez vous dans les ruines, voyant à votre droite un cadavre, à votre gauche un autre cadavre, putréfiés et dont les odeurs empliront vos narines, traversant des mers de sang pour rentrer chez vous, incertains que ce chez vous existe encore. Il n'y a aucun avantage pour vous, que vous veniez ou non avec moi, nous mourrons tous, mais c'est à vous de choisir comment vous mourrez.
Que ceux qui souhaitent rentrer chez eux le fasse maintenant."

Le Roi se tût. Le silence régnait. Au bouts de quelques minutes de silence pesant, un homme se dirigea vers les portes de la salle. L'assemblée resta immobile. D'autres hommes, et des femmes également, le suivirent. Puis la salle redevint entièrement immobile. Le Roi reprit la parole.

"Vous avez fait votre choix, je le respecte. Tous ceux portant une croix à l'épaule qui se tiennent encore là ou devant un écran forment le nouveau Saint Ordre des Alkystes. Mon devoir est de tous vous mener à la victoire, cela ne sera pas possible, beaucoup tomberont, mais tant que je vivrai je me consacrerai tout entier à l'accomplissement de ce devoir.

Maintenant je demande expressément aux dirigeants de la Congrégation de l'Ombre d'accorder la coopération de leur organisation à la nôtre, le Saint Ordre des Alkystes.
En réalité les conditions et clauses ont déjà étés décidées à l'avance, il ne manque plus qu'à apposer sceaux et signatures. Je demanderai donc au Grand Maréchal Kaiser de me rejoindre devant l'autel afin qu'il lise le contrat et le signe."

Ledit Grand Maréchal se leva alors et disparut derrière les portes du balcon pour réapparaître sur l’estrade. L'homme masqué prit un rouleau de papier que lui tendit le Roi et en défit le nœud de fil rouge pour le lire à voix haute. Avec ce contrat le Saint Ordre et la Congrégation devaient combattre ensemble le comte millénaire et se prêter assistance. Les deux organisations restaient indépendantes, mais partageaient ressources, sur demande et acceptation, et informations. Leurs troupes pouvaient être envoyées au combat ensemble et former temporairement une seule unité. Durant les combats les soldats obéissaient à la hiérarchie pré-établie pour l'occasion par les deux parties. En dehors des combats les soldats d'une partie n'étaient pas contraints à obéir aux supérieurs de l'autre partie. Si l'une des parties était en danger, l'autre partie devait obligatoirement lui porter secours. Une dernière clause stipulait que même signé le contrat ne prendrait pas effet tant que le pacte de non-agression entre le Saint Ordre et le comte faisait effet.

"La Congrégation de l'Ombre s'engage à signer cette alliance."

Annonça le Maréchal masqué qui signa le papier et y apposa le sceau de la Congrégation devant tous les témoins. Le Roi prit la parole.

"Cette alliance ne prendra effet qu'au moment où le pacte de non-agression envers le comte millénaire sera rompu."

Le Roi leva la main. Alors, les portes derrière lui s'ouvrirent et un homme s'avança, il portait un coussin des deux mains, sur lequel reposait un vieux rouleau de papier. Le Roi s'en saisit et défit le noeud, il le déroula et l'exposa à la foule.
Toute la salle retenait son souffle.

"Ce morceau de papier est vieux d'un siècle. Son temps est depuis longtemps fini. Mettons-lui un terme, à lui et aux règles impies qu'il énumère avec arrogance, ici et maintenant."

Le temps semblait s'être arrêté, comme gelé.

"Moi, Roi d'Athos, en mon nom et mon pouvoir, je révoque et romps par la présente le pacte de non-agression avec le comte millénaire!"

Et alors qu'il prononçait ces mots, il déchira le morceau de papier des ses deux mains après avoir rayé par deux fois les noms et sceaux du Saint Ordre des Alkystes et du Pope de Constantinople.
Et alors qu'il prononçait ces mots, l'assemblée silencieuse se dressait fièrement en le reconnaissant comme Roi d'un nouvel Ordre.

Mais soudain le ciel tonna et un cri monstrueux déchira les nuages dans lesquels s'ouvrirent des crevasses immense déversant des mers d'immondices qui assombrirent le ciel plus encore qu'il ne l'était.
Les insanités déferlaient sur la foule prise de cours.
C'est alors qu'avant que la première immondice ne put atteindre la foule stupéfiée un mur métal irisé s'éleva au-dessus des hommes, et les immondices noires se heurtèrent avec violence et force à ce rempart tout juste né. La foule se rendit compte que le Roi n'avait pas bougé d'un poil, et devant lui se tenait un homme, l'homme encapuchonné qui avait apporté le pacte séculaire, qui avait jeté sa cape au sol. Son visage était crevassé de stigmates qui s'ouvraient sur ses joues et son front. Ses cheveux noirs étaient soulevés par le vent et il affichait un large sourire, son regard était perçant et dément. Ses mains élevées vers le ciel se refermaient, alors que des bracelets dansaient autours de ses poignets. Et derrière lui se tenait un autre homme, l'un des gardes de la porte, ayant découvert son visage. Ses cheveux étaient d'argent et son regard de turquoise, sous son oeil gauche serpentaient des stigmates d'un rouge vif. Son visage était froid et imperturbable, ses mains gantées étaient ouvertes vers le ciel. Mais contrairement au premier, personne ne l'avait jamais vu, ce n'était pas le jeune Walker comme le crurent certains en le voyant, mais il semblait connaitre le stigmatisé aux cheveux noirs depuis longtemps...

Mais tout à coup, les grandes portes de la salle volèrent en éclats. Une masse noire d'immondice entreprit alors de se jeter dans la foule au souffle coupé. Cependant, à cet instant, l'un des manants encapuchonnés dans la foule fit un pas vers les portes et, sans qu'on ne puisse discerner ce qu'il se passe, la masse informe fut repoussée d'un seul et même coup. Un éclat éblouit alors la foule, c'était une épée, une immense épée qu'empoignait le manant. Et alors que la capuche de son uniforme tombait, ils découvrirent le visage d'une jeune fille aux cheveux courts, un regard d'ambre tranchant et méprisant jeté sur la masse qui se reformait.

A l'extérieur, des coups de feu et des cris résonnaient, mais a peine les gens de la salle avaient eut le temps de reprendre leur souffle qu'une ombre apparut devant le balcon des grands de la congrégation. Tyki Mikk. Une barrière magique vola en éclat devant les yeux des dirigeants, mais une voix retentit.

"Stop!"

C'était une voix de jeune fille. Une silhouette s'avança depuis les ombres, une petite fille blonde d'une dizaine d'années, serrant dans ses bras un lapin en peluche, portant un uniforme aux épaulières d'argent et des chaussures à talons épais. Le Noah s'était arrêté. Il ne bougeait plus, jusqu'à ses yeux étaient pétrifiés. La jeune fille avait pris un air contrarié. Les dirigeants s'aperçurent qu'ils ne pouvaient pas bouger non plus.

Sur le balcon d'en face il n'y avait pas d'uniformes aux épaulières d'argent mais des uniformes noir et rouge qui semblaient désemparés.
"Un Noah arrive."
Annonça le garçon albinos confortablement assis dans son fauteuil. Les uniformes rouge et noir à la croix sur la poitrine sursautèrent. Une ombre se dessina devant eux.
La barrière sauta. Lulubell. Instantanément, l'un des hommes en uniforme rouge et noir se mua en une monstruosité qui se jeta sur le Noah. Celui-ci était confiant mais... Son regard n'arrêta pas l'Akuma.
Depuis la scène principale, le Grand Maréchal Kaiser se délectait de la scène, souriant sous son masque. Akuma modifié de seconde génération. Ordre de commande absolue.
Mais la surprise fut vite dissipée et l'Akuma vola en éclat. Les autres uniformes durent réagir. Au moment ou le garçon albinos, déçu, entreprenait de prononcer quelques mots inconnus, quelque chose happa le Noah. Une femme en uniforme se tenait là, un chapeau haut de forme à la main, soufflant de soulagement, mais son répit ne fut que de courte durée. Elle sursauta soudain et laissa instantanément sortir le Noah du chapeau, son expression s'étant d'un coup seul mué en une terreur indicible. Elle était sans défense et le Noah s’apprêtait à frapper quand quelque chose bondit sur Lulubell. Un homme aux cheveux blancs et noirs. Mais le Noah se dégagea aisément de la morsure de l'homme au visage creusé par l'angoisse en se changeant en un liquide sans couleur qui se déversa sur le sol. A cet instant l'albinos acheva son murmure interrompu brièvement auparavant. Un cortège de langues noires se referma sur le liquide, l'enfermant dans un sphère aux allures ténébreuses qui fut happée par une langue d'acier détachée du plafond de métal crée par les stigmatisés. De ces deux derniers, celui aux cheveux blancs et à la balafre rouge sauta de la scène principale, brandissant en l'air une énorme faux d'acier qu'il abattit avec violence sur la sphère ténébreuse avant de retomber sur un langue de métal qui le ramena sur la scène.

A cet instant des portails noirs s'ouvrirent sur les balcons. Les dirigeants du Saint Ordre les traversèrent sans un mot, invitant  de la main les uniformes rouge et noir à faire de même. Ces derniers s'exécutèrent en voyant que sur l'autre balcon les dirigeants de la congrégation et la fillette à la peluche avaient disparu dans un portail similaire. Des portails s'ouvrirent dans la foule et sur les autres balcons, les membres de l'Ordre y précipitèrent les gens de la congrégation et la foule disparut par les portails noirs qui se refermèrent sur elle.
Avant de quitter la salle ils purent discerner le Roi s'avancer tranquillement vers un portail, sous le regard inquiet d'un homme aux longs cheveux roux alors qu'au milieu du chaos et d'une mélodie indicible et atroce le stigmatisé aux cheveux noirs hurlait dans la démence:

"Chantez, chantez devant le miracle! Le Symphoniste est là pour mener votre danse dans la déchéance!!"




Fin.

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Et voilà, le scénario est maintenant lancé. Plus de pacte de non-agression entre le Saint Ordre des Alkystes et le Comte Millénaire, mais à la place une alliance militaire entre Congrégation de l'Ombre et Saint Ordre des Alkystes. Le Roi est revenu après un long exil dans le désert et a jeté les usurpateurs dans l'oubli, rétablissant la raison et bannissant l'absurde.
Par conséquent après le 15 Janvier 1899 le comte et ses akumas et Noahs attaqueront à vue les membre du Saint Ordre des Alkystes.
Des nouveaux personnages sont apparus dans les deux camps, trois pour être exact, mais vous apprendrez leur identité en temps voulu. Des précisions seront apportées par la suite et des topics-quêtes mis en place.